Œdipe Roi – Massilia 1720

Scénario : Clément Baloup
d’après Sophocle
Dessin : Eddy Vaccaro & Sae Youn Koh
Éditeur : La boîte à bulles
80 pages
Date de sortie : 3 janvier 2024
Genre : adaptation classique, fiction historique

«  Il vous fallait punir le meurtre de ce roi. Aujourd’hui, son pouvoir, sa couche et son épouse sont miens, alors je le vengerai comme on venge son père. Que la justice des dieux soit faite. »

Présentation de l’éditeur :

Et si Œdipe n’avait pas pas régné sur Thèbes mais à Marseille, en 1720, lors de la grande épidémie de peste… Une adaptation inspirée de la pièce de Sophocle.

Œdipe règne sur Marseille  après avoir vaincu la Sphinge et libéré la ville de son emprise. Il s’est également vu offrir la main de Jocaste, la veuve de Laïos, le précédent roi. De leur union sont nés quatre enfants  : Étéocle, Polynice, Antigone et Ismène.

1720, Marseille est submergée par la peste, les cadavres s’entassent sur le Vieux port. Un oracle prévient Œdipe que  pour arrêter ce fléau, il doit  découvrir l’identité du meurtrier de Laïos et le punir. Mais en menant ses recherches, Œdipe se rend compte qu’il est tout à la fois le  fils de Laïos, son meurtrier et l’époux de sa mère…

Une adaptation  fidèle au texte de Sophocle  mais transposée dans un contexte historique plus proche de nous, à Marseille et au 18e  siècle.

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Mon avis :

Voici la dernière œuvre de l’artiste Eddy Vaccaro, disparu l’année dernière. Raison pour laquelle Sae Youn Koh est venu à la rescousse pour achever cette adaptation de l’œuvre de Sophocle “Œdipe Roi” cette fois-ci à Massilia en 1720. Un dessin classique, crayonné en noir et blanc, qui transpose le lecteur loin des cabinets de psychologues où on traite du syndrome d’Œdipe, bien loin de Thèbes également, mais dans un contexte qui s’avère propice aux textes originaux.

Clément Baloup retrace donc la vie du héros après avoir hérité de la ville de Marseille qu’il dirige depuis avoir anéanti le Sphynx. En théorie, le lecteur connaît un peu le récit original de Sophocle, mais peut-être pas le contexte historique de la grande peste qui a ravagé la méditerranée au 18e siècle. Les superstitions étant au cœur de cette aventure, le peuple compte sur son sauveur pour réitérer son exploit. Mais la mission semble ardue, surtout quand le “Graal” ne sait pas lui-même que c’est lui…

Nous voilà donc à remonter la légende d’Œdipe qui tua son père et épousa sa mère sans savoir qu’ils étaient ses géniteurs. Sachant cela, le lecteur peut donc s’attarder sur le dessin qui se veut sans prétention, mais malgré tout riche en détails qui reprennent l’horreur de l’époque. Les cadavres jonchant les rues de Marseille, les médecins avec leurs longs manteaux noirs, leurs masques “de corbeau”, les fumigations dans les maisons, quand celles-ci n’étaient pas directement incendiées avec leurs occupants décédés où mourant…

Un concept intéressant qui fait d’une pierre deux coups, avec l’histoire de Marseille, à Massilia en 1720 et la légende intemporelle de Sophocle et son héros Œdipe. Sans oublier un hommage à Eddy Vaccaro parti bien trop tôt.

ShayHlyn.

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