La neige en deuil

Scénario : Dominique Monféry, d’après Henri Troyat
Dessin : Dominique Monféry
Éditeur : Rue de Sèvres
84 pages
Date de sortie : 27 septembre 2023
Genre : Adaptation littéraire

« Je ne peux pas… Je ne peux pas monter là-haut. Je n’ai plus ce qu’il faut dans les mains… Dans la tête. J’ai peur. La montagne, elle ne veut plus de moi.« 

Présentation de l’éditeur

Isaïe et Marcellin, deux frères, vivent depuis toujours dans leur bergerie familiale au sein de la montagne. Tout semble pourtant les opposer. Isaïe, marqué par un grave accident d’alpinisme lui ayant laissé des séquelles, vit pour s’occuper de ses moutons. À l’opposé, Marcellin rêve de quitter la monotonie de ce quotidien pour rejoindre la ville et ouvrir son magasin. Un jour, un avion s’écrase au sommet de la montagne. On raconte qu’il abrite de l’or. Prêt à tout pour arriver à ses fins, Marcellin propose à Isaïe une dangereuse expédition à la recherche de l’épave, quitte à mettre en péril leur relation fraternelle.

Mon avis

Je ne connaissais pas le roman d’Henri Troyat et je crois que cela a été déterminant, pour moi du moins, dans la percéption que j’ai pu avoir de cette histoire en lisant cette superbe BD. En effet, il se dégage de ces pages une sorte de mystère… D’ambiance vraiment particulière… En fait, sans non plus divulgâcher la chose, on ne sait pas forcément ce qui est réel (dans le déroulé de l’histoire, bien entendu, vu que, de toutes façon, rien n’e l’es’est réel puisque l’on est dans un roman adapté en BD…) et ce qui ne l’est pas.

La faute à ce sacré Isaïe, car il est le narrateur, ou plutôt la « voix off » de cette histoire et tout semble passer par sa tête… Or, sa tête n’est pas dans le meilleur état qui soit après son accident de l’époque où il était guide de haute montagne. Résultat, je crois que Dominique Monféry, peut-être plus encore qu’Henri Troyat, semble se délecter de ces ambiguités, notamment concernant l’existence même du frère : Marcellin.

En tout cas, la BD est très belle, autant graphiquement, avec un dessin qui a du caractère et des couleurs magnifiques, qu’au niveau du scénario. Et les doutes que l’on peut avoir concernant la temporalité ou la réalité de certains évènements ne sont pas étrangers au fait que l’on veuille absolument savoir comment tout cela se termine… En même temps, raconter des histoires, c’est un métier, non ? Et ça tombe bien puisque c’était celui d’Henri Troyat !

Vous l’aurez compris, je trouve cette BD vraiment très réussie… En même temps, chez Rue de Sèvres, on est rarement déçu…

Odradek