Genesis
Scénariste : Marco Cannavo
Dessinateur : Andrea Iula & Corrado Roi
Editeur : Glénat
Genre : Science-fiction, Erotisme
Sortie : le 15 novembre 2023
Avis de l’éditeur :
Un jour, le monde fut ravagé par un virus et les hommes commencèrent à se transformer en effroyables mutants dégénérés. Dans ce monde contaminé par le chaos et la vermine, Druuna tente de survivre, faisant de son corps son meilleur atout. Et c’était déjà le cas pour son ancêtre Demetra…
Mon avis :
Pour ce 2ème tome des origines de Druuna, Alessio Schreiner & Eon laissent respectivement leurs place au trio d’auteurs: Marco Cannavo – Andrea Iula & Corrado Roi, et cela se fait ressentir notamment sur le plan graphique.
En soit, reprendre le flambeau d’une œuvre telle que Druuna s’annonce en effet être une tâche ardue et risquée. Le titre d’ouverture Au Commencement 1ère partie, gravitait cependant dans les hautes sphères, calculé à nous faire entendre raison par une magnificence et une technique visuelle correspondant à nos attentes. Certes, le trône détenu par le maître Serpieri ne se voyait nullement en danger, mais la tournure et le calibrage effectué par le scénariste pesait dans la balance, tout comme la justesse graphique apportée par son collègue Eon.
Ce 2ème opus intitulé « Genesis » renvoie Druuna face ses tribulations, destinée qui semble lui coller à la peau telles des sangsues. Sa rencontre avec le Dieu de la Connaissance lui révélera le passé de Demetra, l’une de ses ancêtres, tout aussi maladroite pour se fourrer dans des guet-apens inépuisables.
Accusée de trahison au sein de l’armée qu’elle représentait, suite à sa relation passionnelle avec Luke, condamnée pour clandestinité, la voici dépourvue de ses droits et expulsée vers la récolte des Holothuries jusqu’à l’achèvement d’Arka City. Pataugeant dans des marres dégoûtantes, entourée d’autres esclaves mâles et femelles, ceux-ci récoltent l’unique source vitale pour s’alimenter. Mais attention aux créatures marines aux dents aiguisées qui en profitent pour se nourrir à leur tour.
Un danger omniprésent autant dû par des circonstances peu enviables que par les milices de cyber-démons désireux uniquement de forniquer avec des humaines, esclaves récréatives selon leur bon vouloir… La luxure, le plaisir des sens, des créatures belliqueuses et assoiffées sexuellement, voici le leitmotiv issu des premiers titres de la saga. D’un point de vue scénaristique, force est de constater une réplique digne de l’œuvre phare de Serpieri, reprenant les ingrédients qui ont forgé le décor et le quotidien de la brune Druuna.

L’axe central repose sur une force détenant tous les pouvoirs, du nom d’Alpha, sommité absolue qui dirige de manière tyrannique chaque existence comme il l’entend. Les puissants dominent et prennent ce qu’ils ont en envie, les faibles subissent et succombent à leurs supplices. Rien de nouveau sous le soleil, mais Marco Cannavo développe son idée de manière intelligente, questionnant justement sur ce rapport de force.
Par contre, là où le bât risque de blesser, divisant les avis, par un aspect peu conventionnel : la qualité graphique qui propose durant les deux tiers de l’album une version dénudée de couleurs, si ce n’est du sépia, proche de la photographie de loin, très loin, … des couleurs dont bénéficient pourtant n’importe quel autre titre courant de Druuna. Donc, honnêtement, ça passe ou ca casse. Avec un peu de recul (et il en faut suffisamment), on pourrait presque préférer ces planches non colorées à celles reprises en début d’ouvrage et pour la conclusion, tellement les approximations et les imprécisions règnent en maître.
Pour ne citer que quelques exemples, attardez-vous sur : (Planche 4- Case 3) ; (Planche 55 – Case 1) ; (Planche 57 – Case 2) et (Planche 63 – Case 2). Avec le meilleur recul au monde, cela ne pardonne pas, et on aurait pu vous en citer d’autres. On parle de Drunna tout de même ! Certes, nous sommes à l’heure où tout est revisité, que ce soit de Conan le Cimmérien, à James Bond, sans oublier Mad Max. Mais pour apporter quoi de plus au final ?!
La gamme centrale de Drunna repose sur l’éveil des sens de l’érotisme. Qu’en est-il ici ? A des années lumières de Carnivora et Mandragora ! Quoi qu’il en soit, même si certaines planches colorisées se veulent honnêtes (soulignons-le tout de même), trop d’imperfections suintent cependant de ce 2ème acte, qui malheureusement perd en intensité. Eon nous avait convaincu, et la tâche pour lui se voulait bien plus ardue, puisqu’il était le 1er à s’y atteler suite à Serpieri. Ce second round boit quelque peu le bouillon, notamment sur le plan graphique.
Un échec, non ! Une déception, oui !
Coq de Combat





C’est vrai que ceux qui s’attellent à des œuvres dessinées pas des grosses pointures ne peuvent que souffrir de la comparaison !… surtout quand le succès de la série repose essentiellement sur la qualité graphique et dont le scénario est souvent indigent.
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Mais pourquoi toujours sortir de la naphtaline tous ces héros ou héroïnes d’un autre temps ?
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Oh quand on voit le succès des BD « coquines », faut pas s’étonner qu’une héroïne aussi sexy… tente !🤣😜
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