Scénario : Joseph Safieddine
Dessin : Cyril Doisneau
Éditeur :Dupuis
Date de sortie : 7 avril 2023
176 pages
Genre : drame
« Guérir de ce pays, ce n’est pas forcément le trahir, bel, et pour nous, tu seras toujours chez toi ici, et pour toujours. »
Présentation de l’éditeur
Dans une métropole anonyme d’un pays fragilisé, trois enfants jouent à « sauver la ville ».
Trente ans plus tard, Abel a fui le pays, s’est reconstruit ailleurs et élève seul sa fille, Billie, la tenant loin de ses origines. Lorsque Georges, son ami de toujours, lui rend visite, il convainc Abel de rentrer pour accompagner les derniers jours de son père, malade.
Sur place, ils retrouvent ce quotidien chaotique qui a éloigné Abel de ses racines autant qu’il a enchaîné Georges à sa terre. Un récit en quatre temps qui offre une réflexion sur l’identité, le déracinement et la transmission.

Mon avis
Ouvrir ce livre et lire l’énigmatique résumé de quatrième de couverture avant d’entrer dans la lecture du roman graphique de Joseph Safieddine et Cyril Doisneau. Je la livre telle quelle : « Fusible, nom masculin, personne ou objet permettant une transmission entre deux éléments ou assumant une responsabilité intermédiaire. »
De fusibles il est question. Dans une ville où la colère gronde, où la violence s’installe, les coupures d’électricité sont très fréquentes. elles le seront beaucoup trop pour Abel qui la quittera pour partir à l’étranger. Il laisse derrière lui des amis, de la famille et beaucoup de souvenirs.
Joseph Safieddine évoque le parcours et la construction de celles et ceux qui partent sous la contrainte de l’endroit dans lequel ils sont nés et ont grandi. Le choix de ne pas nommer la ville et le pays universalise le propos et le vécu des anonymes qui ici se nomment Abel, Georges ou Sarah. Sans opposer ceux qui restent à ceux qui sont partis, le récit évoque l’optimisme de celles et ceux qui veulent sauver la ville en y remettant de la lumière.
La réalité est dépeinte en noir et blanc, l’obscurité semble étalée avec le pouce. La couleur apparait , rarement, dans une réalité virtuelle programmée ou rêvée.
Les fusibles parle de déracinement. Celui de ceux et celles qui partent et résistent à l’idée de revenir, et celui de ceux et celles qui restent sans pour autant être capables de trouver leur place. On suit le parcours d’Abel et Georges à travers le temps qui passe très vite, passant d’une époque à l’autre de façon un peu abrupte et déconcertante d’ailleurs. Entre saga familiale et amicale, l’ouvrage de Joseph Safieddine et Cyril Doisneau livre un récit engagé et percutant sur le rêve d’une autre vie, ici ou ailleurs.
Fermer ce livre et relire le résumé de quatrième de couv’, y voir maintenant plus clair sur ces fameuses transmissions et de ces responsabilités intermédiaires.
Une œuvre aussi lumineuse que désenchantée.
![]() | ![]() | ![]() |
Petitgolem13




Mylène est décidément partout ! :-)))( seul Dgege comprendra!)
J’aimeJ’aime
Ah bah non j’ai compris aussi. Tu y fais référence dans ta dernière chronique. Desenchantéééééée!
J’aimeAimé par 1 personne
Avant de voir vos commentaires, je comptais déjà faire référence à la vilaine fermière désenchantée ! ♪♫🤣
J’aimeJ’aime