Cela va de soi

Scénario : Serge Annequin
Dessin : Serge Annequin
Éditeur : Paquet
Date de sortie : 3 mai 2023
144 pages
Genre : Roman Graphique

« Votre sujet est ambitieux mais vraiment casse-gueule ! Je l’aurais refusé à n’importe qui d’autre, mais je vous crois à la hauteur ! Vous êtes intelligent et travailleur… Pas comme la majorité des touristes qui peuplent mon amphi ! »

Présentation de l’éditeur:

Étudiant en cinéma à Paris, Jules prépare un documentaire sur les films maudits. Ses recherches multiples l’amènent à découvrir deux films : le premier – Coriolan – est une œuvre méconnue que Jean Cocteau tourna à la fin des années 40 ; le second est une vidéo de surveillance captée dans un ascenseur d’hôtel.
Entre le film du cinéaste-poète et la séquence troublante montrant les dernières images d’une jeune femme en détresse, Jules pense avoir trouvé un lien.
Tandis qu’il se plonge corps et âme dans le documentaire, son monde se désagrège peu à peu, entraînant la perte de tous ses repères : sa copine Léa, son logement parisien, son meilleur ami…

Mon avis

Étrange et mystérieuse lecture. Mais quel lien Jules veut-il faire entre le film d’un génie du cinéma, Jean Cocteau, que personne n’a jamais vu et une vidéo de caméra de surveillance d’un ascenseur vue par des millions d’internautes?

Car un lien (ou plusieurs) existe inévitablement dans l’esprit du jeune étudiant pour qu’il décide d’en faire un mémoire. Et d’esprit il est justement question dans le roman graphique labyrinthique de Serge Annequin.

Les récits passés, présents, réels et irréels s’entremêlent et perdent le lecteur autant que Jules semble perdre la raison et le sens de la réalité. L’ambiguïté est constante et entretenue. Jules glisse peu à peu dans une « zone grise » qui fait penser aux couloirs de l’hôtel de The Shinning de Kubrick.

Serge Annequin crayonne des paysages parisiens, des personnages aux grands yeux expressifs. le trait est vif et maîtrisé, les couleurs pâles, quelques pages noires s’insèrent dans le blanc de l’album.

Cela va de soi ne va pas tant de soi que ça. Si l’inéluctable semble se profiler, les récits sont ramifiés et les possibles multiples alors même que l’ombre de Jean Cocteau apparait, par son omniscience, comme le fil d’Ariane qui donne une direction à cette lecture.

Dark Water d’Hideo Nakata, Mauvais Sang de Leos Carax sont plus ou moins explicitement citées comme des références à un 7ème art auquel l’auteur rend hommage en sublimant son rapport à la fiction et à la réalité.

Une œuvre remarquable, complexe et intelligente qui divisera à coup sûr.

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Petitgolem13

4 commentaires sur “Cela va de soi

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  1. « Une œuvre remarquable, complexe et intelligente qui divisera à coup sûr. »
    Je sais déjà dans quel camp je me trouve divisé !… et la vidéo a fini par m’achever !😯

    J’aime

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