Les philanthropes aux poches percées

Scénario : Scarlett et Sophie Rickard , Robert Tressel
Dessin : Scarlett et Sophie Rickard
Éditeur : Delcourt/Encrages
Date de sortie : 5 avril 2023
352 pages
Genre : Roman graphique

« C’est pas juste que ceux qui font rien ils aient tout ce qu’il y a de mieux et tout ce qu’il faut alors que ceux qui fabriquent tout, ils ont presque rien. Même moi je trouve ça injuste et j’ai que six ans et demi. »

Présentation de l’éditeur

Adaptation de l’autobiographie désormais classique de Robert Tressel, oeuvre éminemment politique, considérée comme pierre angulaire de la littérature prolétarienne et décrit par Georges Orwell comme « un livre que tout le monde devrait lire. »

Les philanthropes, c’est le nom que se donnent les ouvriers, peintres en bâtiments de la ville anglaise de Mugsborough dans les sombres années de l’après-guerre de 1919. Philanthropes car ils s’usent le corps et l’âme pour enrichir leurs patrons. L’un d’entre eux, Owen, va tenter de leur faire prendre conscience qu’il existe des solutions de résistance à cette oppression.

Mon avis

Il y a quelque chose de très british dans les traits des personnages dessinés par Scarlett et Sophie Rickard. Les couleurs utilisées sont pâles et créent une atmosphère d’ austérité et de tristesse quasi constante qui s’accorde parfaitement avec l’ambiance du scénario. On peut néanmoins regretter l’aspect un peu trop lisse de cette mise en couleur qui donne peu de relief et de profondeur aux divers décors dans lesquels une grande variété de personnages prennent vie.

Je ne connaissais pas le roman de Robert Tressell. La lecture de la postface et quelques recherches sur le net (anglophone) m’ont montré que Les philanthropes aux poches percées est considéré par certains comme un « ouvrage référence » sur le socialisme.

La lecture du roman graphique m’a renvoyé des ressentis divers et variés. L’ouvrage est volumineux et ambitieux mais peut en même temps apparaitre long et candide. La culture anglo-saxonne est prégnante, les références fourmillent dans ce monde où la condition humaine est au centre du propos. L’ombre de la littérature de l’Angleterre Victorienne et de Charles Dickens planent, les références fourmillent : l’esprit de Noël, les inégalités, la pauvreté, la maladie, le froid de l’hiver.

Les parcours des personnages s’entremêlent autour du monde de la décoration intérieure de maisons de particuliers. Au-delà de la description du labeur quotidien, celles-ci sont le théâtre de discussions et de débats autour de la condition des travailleurs, une « conférence » sur le socialisme faite par l’un des protagonistes sur un escabeau constitue une sorte de paroxysme du propos de l’auteur.

Les Philanthropes aux poches percées m’est apparu, malgré quelques longueurs, comme un roman graphique sincère car débordant d’une volonté farouche de dénoncer les effets pervers du capitalisme. Si certains propos apparaissent comme un peu surannés ou bien ingénus, d’autres demeurent d’une actualité révoltante.

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Petitgolem13

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