Hacendado, l’honneur et le sang

Scénario : Philippe Thirault
Dessin : Gilles Mezzomo
Éditeur : Glénat
88 pages
Date de sortie : 14 juin 2023
Genre : Western

« Mon père a dit que je n’étais plus son fils. Il m’a chassé du monde des humains. Et cela me va bien. »

Présentation de l’éditeur

Une aventure impitoyable au cœur du désert mexicain.

Mexique, 1863. Sur ces terres arides où la violence et le crime sont le lot quotidien de la population de l’État de Sonora, le descendant d’une ancienne lignée de conquistadors tente de faire perdurer les notions de justice et d’honneur. C’est pour sauver l’honneur bafoué de son nom que Don Armando, riche Hacendado, décide de faire justice lui-même en condamnant son propre fils à une mort lente mais certaine… Plus tôt en ville, le jeune Don Diego aurait été aperçu couteau à la main, laissant la belle Doña Joselita au milieu d’une mare de sang. Convaincu de la culpabilité de ce fils retors au visage d’ange qui ne cesse de clamer son innocence, Don Armando l’emmène dans le sinistre désert de Sonora et l’y abandonne ! Or, dans ces sierras, il faut autant redouter la sauvagerie des bêtes que celle des hommes. Territoire de la bande d’Abraham Hinter, le plus cruel des chasseurs d’Apaches, le désert est un enfer peuplé de tueurs que le dernier sentiment humain a quitté depuis longtemps… Partie à la recherche de Diego, sa mère Doña Maria, qui refuse de croire à l’horreur, va tout faire pour retrouver ce fils, quitte à se perdre. Car hélas, le désert peut nous révéler parfois plus que ce que l’on aimerait savoir…

Ce western brutal et sauvage nous ouvre les portes d’un univers sans concession pour un one shot sombre et noir, qui nous tient en haleine jusqu’au bout grâce au scénario ciselé de Philippe Thirault et au dessin impeccable de Gilles Mezzomo. Un album saisissant. 

Mon avis

Pour une fois, je suis bien d’accord avec ce que nous dit l’éditeur, notamment au sujet du scénario qui est effectivement très bien ciselé… Jusqu’à cinq pages de la fin… Oui, je commence par la fin parce que c’est malheureusement ce qui va me rester de cette BD pourtant excellente jusque là.

En effet, vous le constaterez par vous-mêmes si vous la lisez (mais je ne vais pas vous raconter vraiment de quoi il s’agit, rassurez-vous), disons que dans les cinq dernières pages, la réaction et l’attitude de l’une des protagonistes à l’égard du « héros » est en totale contradiction avec ce à quoi on se serait logiquement attendu, notamment au vu de ce qu’elle a dû subir par sa faute dans les pages précédentes. Et, vraiment, je vous avoue que ça m’a gâché la lecture de cette BD qui, à part cela, cochait clairement toutes les cases d’un excellent one shot western !

Le dessin de Mezzomo est splendide, comme d’habitude ai-je envie de dire, et le scénario est effectivement très bien ficelé, avec les rebondissements qu’il faut au bon moment, de l’humanité et de l’inhumanité là où on ne les attend pas forcément et une bonnes dose de personnages plus ou moins psychopathes… Non, c’est vrai, c’est une très très bonne BD jusqu’à cette réaction qui, moi en tout cas, me laisse pantois. Ou alors c’est que je n’ai pas compris… Mais bon, quand un gars te livre volontairement à des chasseurs d’apaches qui te violent en groupe toute la nuit, normalement, tu as juste envie de l’étrangler… pas de lui sauver la vie… Ah ben mince, finalement je vous l’ai racontée… Oups…

Bref, Une excellente BD de 83 pages… sur 88…

Mais sinon, tout de même, la dernière case est très forte et le cahier graphique très beau.

Odradek.