Par la force des Arbres

Scénario : Édouard Cortès et Dominique Mermoux
Dessin : Dominique Mermoux
Éditeur : Rue de Sèvres
Date de sortie : 15 mars 2023
120 pages
Genre : Récit documentaire intimiste

« La vitesse a rétréci le monde. En gagnant du temps, nous l’avons perdu. J’essaye de le suspendre un peu. J’ai résolu pour quelques mois le dilemme de l’homme moderne : celui d’avoir de quoi vivre mais de ne plus avoir le temps de vivre. Je me suis accordé du temps. Mon temps libre m’offre de l’être. « 

Présentation de l’éditeur

Comment retrouver de l’air quand le quotidien et son rythme infernal nous étouffe ?
Édouard Cortès a choisi, pour se libérer du « monde d’en bas », d’aller vers celui « du haut » : au bord du gouffre, il va quitter femme et enfants pendant plusieurs mois pour vivre dans une cabane de sa propre construction, nichée dans un arbre en pleine forêt. Loin des réseaux sociaux et du tumulte de la société, il trouve une échappatoire dans le silence et la contemplation solitaire, et redécouvre des sensations essentielles au bien-être de chacun. Après avoir retranscrit son histoire en roman, il laisse à Dominique Mermoux le soin d’adapter avec justesse et sensibilité cet étonnant récit de vie.

Mon avis

Construire sa propre cabane en haut d’un arbre, fuir le monde et son propre monde (sa femme et ses quatre enfants) et recréer un lien perdu avec la nature en l’observant. Édouard Cortès vante d’ailleurs les mérites de l’immobile et du contemplatif qui lui permettent d’observer et de s’approprier son environnement. Ce roman graphique s’apparente à un carnet de bord, un journal (très intime) du quotidien d’un homme qui veut se recentrer sur l’essentiel et sur lui-même.

Dominique Mermoux dépeint graphiquement une nature apaisante et d’une richesse éblouissante. La forêt n’est jamais hostile, elle est le théâtre d’un bouillonnement de vie animale et végétale qui ne peut être vue que si l’on prend le temps de s’y pencher. Les aquarelles renvoient une douceur et une paix communicatives, le trait est assuré, Par la force des arbres peut se lire comme un beau livre documentaire autant qu’un récit d’une sincérité des plus touchantes.

Car c’est ce mélange qui rend ce roman graphique particulièrement authentique. La passion de la forêt cache autant qu’elle dévoile la personnalité de l’auteur. Il est question de dépression, du sentiment culpabilisant de ne pas réellement jouir de sa vie familiale, du désir passé d’en finir avec la vie. La solitude et le retour à une existence rudimentaire poussent à l’introspection, aux questionnements existentiels. Édouard cherche sa place dans un monde qu’il pense vouloir le rejeter.

« Il faut une bonne raison pour remonter » disait Jacques Mayol (Jean-Marc Barr) dans Le Grand Bleu, ici, comme dans un effet miroir, Édouard Cortès affirme : « En montant dans ce chêne, il faut trouver les forces pour descendre en moi-même ».

Sans tomber dans un pathos gênant, Par la force des arbres livre un récit intimiste et documentaire à travers des planches d’une beauté graphique apaisante.

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Petitgolem13

Un commentaire sur “Par la force des Arbres

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  1. Belle chronique, mais je serais incapable de quitter mon petit confort quotidien même si je suis admiratif de ceux qui pourraient le tenter !

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