Scénario : Kid Toussaint
Dessin : Tristan Josse
Couleurs : Greg Lofé
Éditeur : Bamboo – Grand Angle
64 pages
Date de sortie : mai 2023
Genre : aventure, Histoire
Bâtissez un mur et l’Homme passera à sa guise…
Présentation de l’éditeur
1961. Conrad vit de contrebande dans toute l’Europe au mépris du rideau de fer. Julius est un passeur et fait de fréquents allers-retours entre Berlin-Est et Berlin Ouest. Ludwig a quitté l’Est le premier jour qui a suivi l’édification du mur… puis il est revenu… puis il est reparti. Quant à Hanna, elle passe elle aussi d’Est en Ouest comme bon lui semble, empruntant des déguisements et des faux papiers de plus en plus audacieux.
Alors que les autorités renforcent les dispositifs de défense du mur, les quatre “passe-murailles” solitaires sont réunis pour une mission bien précise : organiser une évasion d’envergure d’habitants de Berlin-Est.

Mon avis
Début des années 60, 15 ans après la fin de la seconde guerre mondiale, Berlin, l’Allemagne, l’Europe et le monde sont divisés en deux : l’Ouest et l’Est. C’est la guerre froide dans laquelle s’affronte les deux grandes puissances, les États-Unis et l’URSS. A Berlin, la vie à l’Est sous la férule des Soviétiques est moins rigolote et agréable qu’à l’ouest où les Américains déversent leur culture consumériste et capitaliste. Tant d’opulence ça attire les foules et, pour mettre fin aux exodes massifs d’Est en Ouest, les autorités ont trouvé chouette de faire un bon gros mur en béton au milieu de la ville. Ceux qui tentaient alors la traversée le payaient parfois de leur vie, d’autres plus chanceux ou plus malin, « passaient à l’ouest ».
C’est dans ce contexte que Kid Toussaint et Tristan Josse nous proposent une fiction quelque peu abracadabrante avec une bande de joyeux passe-murailles pour qui passer ce rideau de fer semble n’être qu’un jeu d’enfant. Conrad, Julius, Ludwig et Hanna ont chacun leur méthode et leurs motivations et se prêtent comme qui rigole à ce va et vient entre Est et Ouest, et vice-versa. C’est pourquoi ils sont recrutés pour mettre à exécution un plan ambitieux de grande évasion. A moins qu’il ne s’agisse de tout autre chose…
Bien que parfois un peu confuse et surtout invraisemblable, l’histoire tient le pavé et l’intrigue à rebondissement nous tient bien en haleine, comme toute bonne histoire d’espionnage se déroulant dans ce contexte. On ajoute une pincée d’humour, des personnages attachants au passé intrigant et la sauce a vite fait de prendre. Une recette qui change des habituelles histoires sombres et violentes de la guerre froide et qui, pourquoi pas, peut susciter une curiosité historique chez les lecteurs de moins de 30 ans qui n’ont pas connu le Mur.
Le dessin semi-réaliste frise la caricature et se veut très (trop?) dynamique. Les planches sont chargées, les cases se chevauchent, donnant peu de répit visuel. Un peu comme dans les films modernes où les plans séquences sont quasi inexistants laissant place à une succession de plans courts pour donner un effet dynamisant au film. Mais bon, ça fait bien le job pour cette aventure rocambolesque.
Un bon divertissement autour d’un des faits historiques des plus tragique de l’après guerre.
Loubrun

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