Scénario et dessin : Daniel BLANCOU
Editeur : Sarbacane
Parution le 3 mai 2023
188 pages -cartonné
Genre : BD auto-réflexive
Bienvenue dans le monde sanglant et impitoyable des auteurs de BD !
Depuis qu’il a fini ses études deux décennies plus tôt, Daniel, auteur de BD, a peu de livres publiés à son actif… et ce n’est pas son nouveau projet d’écriture sur «l’instauration des règles de la lutte gréco-romaine au 19e siècle» qui risque de lui ouvrir les portes du succès. Difficile de ne pas se comparer à ses ex-camarades de promo dont la carrière a explosé et qui ne se privent pas de s’en vanter sur les réseaux sociaux. C’est en traînant sur Facebook, justement – au lieu de travailler –, qu’il apprend que son école d’art organise une soirée pour présenter les travaux des anciens élèves avant qu’ils ne deviennent célèbres… Tout le monde y sera, sauf lui qu’on a « oublié » d’inviter. C’est vrai que la bande dessinée qu’il avait présentée à son diplôme, une enquête rocambolesque sur la disparition d’une jeune primatologue menée par un détective privé complètement nul, n’avait à l’époque pas vraiment convaincu ses professeurs…
Quoi qu’il en soit, quand son éditeur, qui perdait foi en lui, appelle Daniel pour le féliciter de cette soirée qui sera, à coup sûr, le tremplin tant attendu pour sa carrière, l’auteur est trop lâche pour lui avouer la vérité. Et un mensonge en entraînant un autre, le voilà embarqué dans une course contre la montre pour se faire inviter à l’exposition. Tous les moyens sont bons pour y parvenir : harceler ses anciens collègues, supplier, menacer, s’humilier…
Gare au boulet… et au malaise !
Dans ce monde individualiste au capitalisme débridé, seul une pincée d’humour permet d’affronter les prescrits de la réussite personnelle à tout prix. et à notre capacité à atteindre nos objectifs. Nous avons ici affaire au cas de Daniel qui nous fera passer un bon moment en nous proposant une réflexion sur les pouvoirs de la création pour affronter une crise existentielle. Pour ce faire, il s’est assuré de la participation graphique d’une douzaine d’auteurs (dont Mathieu Sapin, Blutch, Lisa Mandel,…) qui se sont bien amusés à jouer leur propre rôle dans une autofiction intimiste.
C’est servi avec un dessin particulièrement stylisé et une colorisation en aplats et trames de points dans les teintes élémentaires CMJN (cyan, magenta, jaune, noir).
L’ensemble baigne dans une affectueuse auto-dérision.

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SKIPPY

J’aime bien les genres alternatifs de Skippy.
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J’ai eu du mal à rentrer dans la lecture…et eu du mal à la terminer. J’aime bien le style graphique (ces profils et ces portraits de face qui semblent se chevaucher…avec un personnage qui ne semble avoir qu’un seul œil).
j’ai surtout l’impression que les auteurs ont pris du plaisir à se moquer d’eux mêmes et d’un système. Mais j’admets n’avoir jamais eu de vrai moment de rigolade…
Cette autodérision et cette crise existentielle que tu soulignes Skippy m’ont apparu comme les principaux centres d’intérêts de ce bel album.
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