Evol T1

Auteur : Atsushi Kaneko
Editeur : Delcourt / Tonkam
Genre : Science Fiction
Sortie : le 12 avril 2023

Avis de l’éditeur :

Ce jour-là, la vie de deux jeunes filles et d’un garçon déçus de ce monde aurait dû s’achever, mais par malchance, leur tentative de mettre fin à leur vie a échoué : ils ont survécu. Lorsqu’ils reprennent connaissance à l’hôpital, ils se découvrent dotés d’étranges « pouvoirs » ; des pouvoirs qui, en principe, ne se transmettent que par le sang chez les alliés de la justice que l’on appelle « héros »…

Mon avis :

Trois adolescents, un garçon et deux filles, respectivement, Nozomi, Akari & Sakura se retrouvent bien malgré eux dans un pénitencier psychiatrique où ils font connaissance. Très vite, ils se démarquent des autres, notamment grâce à leurs pouvoirs pour le moins originaux.

Nozomi est capable de percer les murs d’1cm de diamètre et de 3cm de profondeur de son index gauche ; Akari, de son côté peut cramer tout objet en y mettant le feu de sa paume tandis que Sakura flotte dans l’air uniquement de 5cm au dessus du sol. Des qualités « magiques » qu’ils ont développées suite à leur suicide raté, qui leur permet à tous les trois de s’enfuir de l’asile où ils sont détenus.

Parallèlement, nous suivons 2 autres super héros Lightning Volt et sa comparse Thunder Girl, venant en aide à toute personne réclamant leur intervention, face aux crapules et / ou aux désastres naturels.

Lorsqu’on mentionne Atsushi Kaneko, on pense immédiatement à des œuvres cultes telles que Wet Moon, Deathco ou encore plus récemment Search & Destroy. Des valeurs sûres qui ont placé l’auteur parmi les meilleurs mangaka de sa génération. Etonnement mais peut-être pas tant que cela, une partie du lectorat risque toutefois d’être moins enclin avec cette nouvelle série Evol, parcourant un sujet quelque peu différent de ce celui auquel l’artiste nous a habitué.

Car oui, on se retrouve mêlé davantage à un titre proche d’un Comics qu’un manga classique, misant sur les dons que possèdent les super héros, qu’ils découvrent avec une certaine stupeur et tout ce processus alambiqué pour atteindre leur véritable nature. Intéressant tout de même de constater le paysage peint par Atsushi Kaneko qui d’une part, place des super héros invincibles venant en aide aux plus démunis, à l’instar de Lighting Volt & Thunder Girl et qui de l’autre, casse le rythme de ses trois adolescents peu commodes, rebelles qui n’en ont que faire de leur prochain.

Toutefois, comparativement avec ses autres séries précitées, le lecteur aura tout de même un certain inconfort, ou du moins un temps d’adaptation nécessaire, pour sortir des sentiers battus de l’artiste et atterrir en mode Super Héros, attendrissants ou non.

Bref, Wet Moon et Deathco ressemblaient à de purs chef d’œuvres, Search & Destroy, bien qu’un cran en deçà , se savourait à sa juste valeur, mais ici, c’est plutôt du quitte ou double, en fonction des gôuts de chacun, car la thématique de Super héros, qu’elle apporte une once d’originalité ou non, se veut tout de même de manière globale en perte de vitesse depuis un bon moment.

Reconnaissons cependant l’excellente maitrise graphique de Kaneko, qui ne perd rien de son mordant. Un style graphique personnalisé misant sur l’émotionnel de ses protagonistes, leur attitude, suintant la peur, le désarroi, le déséquilibre relationnel. Les cadrages ainsi que le découpage tonitruant répondent présents, variables à souhait. La qualité graphique est donc bel et bien au rendez-vous pour le plus grand bonheur de ses nombreux fans.

Quant à la qualité de l’ouvrage, proprement parlé, il est d’aspect rectangulaire cartonné de loin bien plus résistant qu’un manga broché ; Le seul hic demeurant son prix avoisinant les 20 euros le tome. Va donc falloir casquer un petit peu.

En résumé, Atsushi Kaneko déploie son talent dans un autre registre, loin de son cheval de bataille, qui peut certes plaire, ou pas, mais qui de manière unilatérale offre un panel graphique comme l’artiste sait si bien agencer.

Coq de Combat