Scénario : Sophie Adriansen
Dessin : Clerpée
Éditeur : Jungle
Date de sortie : 18 août 2022
72 pages
Genre : Jeunesse – société
« Mais non ! Quand je demande un truc, c’est non ! Non, non, et toujours non ! J’en ai marre ! »
Présentation de l’éditeur
En CM1, Luce, enfant surdouée non diagnostiquée, perturbe la classe tout en ne se sentant pas à sa place.
Luce est une élève À HAUT POTENTIEL qui perturbe systématiquement la classe, répondant à la place des autres, lisant à haute voix quand on interroge un camarade, venant corriger les fautes sur les cahiers. Malgré cela, elle s’ennuie, mais pour les autres la situation EST INSUPPORTABLE !
Luce est dans une classe à double niveau, CM1-CM2. Lorsque son institutrice est hospitalisée, son remplaçant lui propose un nouveau DÉFI…

Mon avis
Luce comprend tout trop vite est un album aux couleurs douces et chaleureuses et au trait énergique qui s’adresse aux enfants mais aussi aux adultes. Ce portrait d’une jeune fille surdouée (on dit aussi : élève à haut potentiel ou encore HPI ou EHP parce qu’on adore les sigles, surtout dans l’Éducation Nationale) défile devant nos yeux avec une certaine authenticité.
Car l’apparente légèreté de cette BD ne doit pas vous méprendre. Ce très sérieux sujet est plutôt bien abordé et permet de faire découvrir au grand public ce qui est à l’origine de beaucoup de souffrance et d’incompréhension. C’est tout d’abord l’enfant qui est évidemment au centre de la problématique et qui peut, dans un insupportable paradoxe, se retrouver en échec scolaire alors même qu’il/elle a tout ce qu’il faut pour réussir, voire davantage. Ce mal-être est parfaitement décrit par Sophie Adriansen, tout comme celui des parents. Luce comprend tout trop vite se veut instructif et essaye au maximum d’éviter les clichés. Si l’enseignante est décrite comme agacée et agaçante (c’est parfois une réalité ) elle se montre finalement réceptive aux difficultés de Luce. La place des parents est bien au centre de la problématique. Être parent c’est se faire du mouron pour ses enfants, même quand tout va bien. Les parents de Luce ont leurs fragilités mais sont concernés par les conditions de scolarisation de leur fille qui se fait remarquer par ses pairs et par l’école qui lui impose un fonctionnement qui ne lui convient pas. C’est finalement le plus intéressant dans cette BD qui évite d’être dans une approche simpliste du problème où l’école ferait tout mal. La connaissance des situations d’élèves qui vivent ce genre de difficulté est assez solide (on pardonnera l’utilisation obsolète du terme « institutrice » dans la présentation de l’éditeur), en illustre une dernière page plus didactique. Les problèmes de socialisation sont aussi traités et montrent que l’école n’est pas seulement un lieu d’apprentissage de notions mais aussi de vie en collectivité. La difficulté à maîtriser ses émotions est centrale dans le quotidien de Luce
Les planches de Clerpée sont visuellement plaisantes, des pages de journal intime s’insérant dans le récit de vie de Luce. Le sujet est efficacement traité et joue bien son rôle en sensibilisant le lecteur sur ce qui peut être vécu par pas moins de 350 000 enfants en France.
![]() | ![]() | ![]() |
Petitgolem13




Merci pour cette belle mise en avant de ce sujet souvent trop oblitéré par la société.
J’aimeAimé par 1 personne
Ma petite fille a presque le même prénom (Lucie) et presque le même HPI mais ce serait plutôt Haut Potentiel à l’Indiscipline ! (elle n’en fait qu’à sa tête !)🙄
Plus sérieusement, c’est un sujet important et délicat qui doit être intéressant à lire.
J’aimeJ’aime