Le bistrot d’Émile

Les dessous de Saint-Saturnin

Auteur : Bruno Heitz
Éditeur : Gallimard
104 pages
Date de sortie : 26 mai 2021
Genre : tranche de vie, intrigue.

« Ça a duré dix ans. Dix ans de rires, même si des clients s’en sont allés… Mais Émile, lui, tenait bon.
– OUAF, OUAF ! Tu veux savoir le secret de ma forme, mon ami ? Jamais de café, ni d’alcool. Du CHOCOLAT. Chaud le matin, froid l’après-midi. OUAF, OUAF ! »

Présentation de l’éditeur :

À Saint-Saturnin, on ne rigole pas souvent. Heureusement, il y a Émile, rire tonitruant et amitié contagieuse. Dans son bistrot, c’est tout le village qui vient reprendre goût à la vie, les jeunes et les retraités, les riches comme les besogneux… Jusqu’au jour où Émile ferme boutique et s’en va sans crier gare. Les gens se retrouvent avec leurs petites affaires dans la médiocrité du quotidien. Les vices et les rancœurs refont surface. Car en dessous de Saint-Saturnin, il n’y a pas que les cuves de la station-service qui suintent : la jalousie, l’ennui, les amours mal écloses aussi peuvent empoisonner l’air et provoquer des situations… explosives.

Mon avis :

Et une nouvelle série pour Bruno Heitz (non pas le ketchup, ça c’est Heinz) ! Après « Un privé à la cambrousse », le voici parti à la conquête de Saint-Saturnin. Un petit bled perdu en France avec juste ce qu’il faut pour faire jaser les commères. « Les dessous de Saint-Saturnin » débute avec « Le bistrot d’Émile », celui qui s’appelait avant : le café de la fontaine. Sauf que depuis, il n’y a plus de fontaine et que le tenancier du bar : c’est l’ami de tout le monde !

Émile a non seulement réussi à faire revivre son petit café situé à côté de la seule station d’essence du village qui pue le carburant, mais également égayer la vie de tous les villageois… Pendant 10 ans. Alors imaginez le drame quand, du jour au lendemain, fini… y a plus… Émile s’en est allé sans laisser d’adresse, embarquant dans ses valises la gaieté, la joie de vivre et son rire si communicatif.

Ah si seulement un autre brave gars avait repris le bistrot… mais ça n’aurait pas non plus donné lieu à cette aventure pour retrouver Émile et le faire revenir !

Avec ce premier titre, Bruno Heitz dépeint avec humour la vie dans les petits villages. Certes très caricatural, à l’instar de son dessin d’ailleurs, mais certains clichés ont la dent dure… pour notre plus grand plaisir. Alors on suit les mésaventures post-Émile, la surprise de voir à quoi va ressembler le bistrot après et aussi, et surtout : la raison de son départ ! On ne quitte pas 10 ans de bons et loyaux services à faire vivre tout un village sans raison valable… une femme peut-être ?

Dans tous les cas, on est assez surpris de la tournure des évènements et c’est à se demander ce que l’auteur nous prépare dans le deuxième opus, « Tiff’Annie » sachant que l’héroïne ne sera nulle autre que la détective en herbe de ce premier tome, la coiffeuse Annie ! Étonnamment, même si le dessin n’est pas spécialement plaisant, si l’histoire tourne assez vite court, on serait presque tenté d’en redemander alors : à quand la suite ?!

ShayHlyn.