Dessin : Benjamin Lacombe
Éditeur : Soleil
Date de sortie : 13/12/2017
Genre : adaptation, romance, aventure, graphique.
Illustration de l’œuvre originale de Prosper de Mérimée.

Présentation de l’éditeur
À travers sa maîtrise de la symbolique, Benjamin Lacombe transfigure l’atmosphère passionnée de Carmen. Carmen est une nouvelle de Prosper Mérimée écrite en 1845, dont a été tiré l’opéra homonyme, musique de Georges Bizet, livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy (1875). En Espagne, à Séville. Arrêtée à la suite d’une querelle, Carmen, bohémienne au tempérament de feu, séduit le brigadier Don José, et lui promet son amour s’il favorise son évasion…
Benjamin Lacombe s’est attaché à mettre à l’honneur l’aura de cette femme fatale à travers ses particularités physiques, avec l’envie de la rendre surnaturelle, envoûtante, quasi satanique. Il a utilisé des huiles et des gouaches pour les images en couleurs et de l’encre de chine pour les cabochons.
Un beau livre qui sublime l’amour tragique et la jalousie amoureuse.
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Mon avis
Quelle beauté ! Non pas uniquement la séduisante Carmen en couverture, mais le livre en lui-même. Ce tissu si soyeux au touché, la dentelle qui représente la mantille de notre héroïne, la douceur et la finesse de ses traits… Qui ne se laisserait pas tenter, envoûter même, par ce grand classique revisité en images seulement – mais quel graphisme ! – par Benjamin Lacombe.
Ce texte de Prosper Mérimée a cette « faculté » d’être interprété d’autant de manières qu’il n’a de lecteurs. En opérettes par exemple, quand il est chanté par Maria Callas :
« L’amour est enfant de Bohême,
il n’a jamais, jamais connu de loi;
si tu ne m’aimes pas, je t’aime
si je t’aime, prends garde à toi!
Si tu ne m’aimes pas,
Si tu ne m’aimes pas, je t’aime!
Mais, si je t’aime,
Si je t’aime, prends garde à toi! »
Je vous imagine déjà bien en train de chanter… Mais revenons à l’ouvrage ici illustré par Benjamin Lacombe. Un dessin à la fois fascinant et sombre ; précis et sauvage ; fait de jeux de lumières, de couleurs et d’ombres. Sans oublier les métaphores ! Carmen est le diable pour Mérimée : il est une veuve noire pour Lacombe. Une ensorceleuse qui tisse sa toile autour de celui qu’elle nommera « Canari » avant d’en faire son amant. Cette araignée au poison qui fait mal, la verve de notre bohémienne, et qui tue son mâle comme Carmen amènera Jose Maria à sa perte.
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Chaque dessin de Benjamin Lacombe est énigmatique à l’instar de son héroïne tandis que je trouve un air candide à Jose Maria. Jeune homme aux traits un peu farouches, mais avec ce petit « je ne sais quoi » de tendre dans le regard. Le canari blond, piégé dès les premiers instants. Gentil petit oiseau emmené au fond de la mine, ici l’enfer du banditisme, pour y mourir.
Même si Carmen ne tuera pas de ses propres mains son amant, c’est bien l’amour démesuré, la déchéance et le désespoir de l’avoir tuée qui conduira Don Jose Maria à se rendre à la police afin d’être pendu. Laissant ainsi l’aura de Carmen, accompagnée de la mort, planer sur chaque dessin. Rappel incessant que la Belle reste l’héroïne de cette tragédie amoureuse.
Un petit bijou à avoir dans sa bibliothèque, comme chaque œuvre revisitée par Benjamin Lacombe, Si vous aimez avoir un exemplaire des grands classiques de la Littérature.
Et n’hésitez pas à jeter un œil aux originaux de Lacombe dont l’univers est époustouflant !
Moi, j’adore.
ShayHlyn
