Criminal – Les acharnés

Scénario : Ed Brubaker
Dessin : Sean Phillips
Couleurs : Jacob Phillips
Éditeur : Delcourt
300 pages
Date de sortie :  décembre 2025
Genre : Thriller ; polar

 

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 » Tu es nouveau dans le métier Jacob. L’écran et la bande dessinée, c’est pas du tout la même chose. »

 

Présentation de l’éditeur

Dans ce jeu de destins croisés auquel les auteurs nous ont habitués, on retrouve Jacob, l’auteur de BD aigri, mais aussi Tracy Lawless, de retour en ville après une période en tant que membre des forces spéciales.
A Hollywood, Jacob travaille sur l’adaptation en série télé d’une de ses BD. Rapidement, il se retrouve piégé entre une tante vieillissante et les vautours qui entourent cette industrie. Angie, qui a grandi à l’Undertow, cherche à se venger. Tracy Lawless est de retour en ville après avoir quitté les forces spéciales. Un récit coup de poing autour de l’ambition, de la cupidité et des liens du sang.

 

 

Mon avis

Dans ce 4è hors série de l’excellent polar Criminal de Ed Brubaker et Sean Phillips nous retrouvons en personnage central Jacob Kurtz, vu dans le tome 4 de la série et dans le hors série n° 2, Sale week-end. 5 ans plus tard, la chronologie narrative correspondant à celle des publications, Jacob s’est reconverti dans le comics en réalisant un polar intitulé Frank Kafka, Détective Privé. Ça marche plutôt bien pour lui, sa série intéresse Hollywood et est en phase d’adaptation pour la télé. Il est d’ailleurs embauché par la production pour en superviser l’adaptation. Hélas, le projet qu’il découvre n’a plus grand-chose à voir avec ses strips et son univers. Le rêve Hollywoodien s’écroule et se transforme alors en cauchemar.

Nouveau coup de maître du duo Brubaker/Phillips ! On ne le dira jamais assez, mais avec ces gars là, vous pouvez acheter leurs bouquins les yeux fermés !

Ce qui est bien avec cette série, c’est que tous les albums sont liés mais peuvent se lire indépendamment les uns des autres. Ainsi, les hors séries pourront s’apprécier comme des One Shots, que l’on connaisse la série principale ou non. La force des récits de Brubaker, c’est un sens de la narration ultra immersif assez unique et une part très importante accordée à la psychologie des personnages, ce qui les rends tous intéressants à suivre. Et la cerise sur le gâteau, c’est l’ancrage de ses histoires dans le réel.

Dans cet opus, Brubaker tacle ouvertement l’industrie d’Hollywood, machine à fric sans vergogne et broyeuse de talents en tous genre. On pourrait presque y voir une mise en abyme, puisque les droits de Criminal ont été achetés par Amazon Prime. Mais on pourrait penser aussi que Brubaker crache un peu dans la soupe…

Toujours est-il que ce polar reste un excellent polar noir mettant en avant les travers les plus sombres de l’espèce humaine que sont l’ambition dévorante et la cupidité.

Le dessin de Sean Phillips, aidé de son fils Jacob aux couleurs, est toujours aussi magistral dans la restitution des ambiances noires et poisseuses qui font le sel d’un bon polar.

Indispensable !

Loubrun