La dernière maison juste avant la forêt

Scénario : Jean-Blaise Djian ; Régis Loisel
Dessin : Régis Loisel
Couleurs : Bruno Tatti
Éditeur : Rue de Sèvres
160 pages
Date de sortie :  novembre 2025
Genre : aventure

 


« Non, vraiment, je ne comprends pas les femmes ! Logiquement, elles devraient toutes me tomber dans les bras !… »

 

Présentation de l’éditeur

Pierrot victime d’un sort vaudou jeté par sa mère, Yvette, se pense irrésistible. Pourtant son physique est terriblement disgracieux. Cette vision erronée ne cesse de lui jouer des tours auprès de la gent féminine, le laissant aussi souvent perplexe qu’éconduit.
De son côté Yvette règne en maître sur la dernière maison juste avant la forêt. Elle y vit entourée de son mari, colonel changé en statue, de ses domestiques, créatures façonnées de ses mains, et de ses « demoiselles », terrifiantes plantes carnivores.
Tous se réunissent pour l’anniversaire du colonel mais la fête va être troublée par l’arrivée d’un charmant cadeau : Mimi, une prostituée, qui ne laisse personne indifférent.

Mon avis

La dernière fois que l’on a vu Régis Loisel au dessin remonte à 2016 avec l’album Café Zombo dans la belle collection Mickey et Cie Chez Glénat. Autant dire que ce retour de Loisel au dessin dans un gros et grand album de 160 planches ne laisse pas indifférents les amateurs et fans de l’artiste. Quand on connaît le travail de Loisel (si ce n’est pas le cas je vous invite à le découvrir au plus vite), on a le sentiment que cet album à été écrit spécifiquement et exclusivement pour lui. On y retrouve en effet pas mal de thèmes présents dans ses œuvres majeures : le côté fantastique de la Quête de l’oiseau du temps, le côté sombre de son Peter Pan, les relations familiales tourmentées de Magasin général et l’érotisme débridé de Troubles fêtes. Tout ça se mélange dans un mix délirant et complètement déjanté.

L’histoire est difficile à résumer tant ça part dans tous les sens. Le point de départ, c’est Pierrot, victime d’un sort jeté par sa mère. Le pauvre bougre, d’une laideur à faire frémir Quasimodo, se voit d’une beauté absolue et se pense irrésistible auprès de la gent féminine. Il se prend donc râteaux sur râteaux et n’en comprend pas la raison. Tout va dérailler lorsque, à bord d’un tramway, il croise Mimi qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Lola, mannequin de plastique dans une vitrine de magasin de lingerie sur lequel Pierrot fantasme. Ce qu’ils ignorent tous les deux c’est qu’ils ont la même destination.

S’en suit un huis clos dans cette dernière maison juste avant la forêt. Une maison où le rationnel n’a pas sa place. Gentils monstres, objets animés, statues qui parlent, plantes carnivores… cette maison n’est vraiment pas comme les autres.

On ne sait pas trop où l’on va dans cette histoire loufoque. Les multiples rebondissements semblent être déposés au fil de l’eau par une espèce de maelström en vase clôt qui dévaste tout entre les 4 murs de cette propriété isolée. C’est surprenant, déroutant et parfois amusant.

Le dessin de Loisel est un régal. De grandes cases aux mises en scènes incroyables, des personnages aux faciès inimaginables comme il a toujours su le faire et un sens se la narration visuelle inné. Un vrai plaisir de revoir Régis Loisel au dessin.

Loubrun

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