Scénario : Xavier Dorison
Dessin et couleurs : Félix Delep
Éditeur : Casterman
88 pages
Date de sortie : novembre 2025
Genre : animalier ; fable ; conte
» S’il perd ce vote, il lui faudra un bouc émissaire un peu plus solide qu’un simple chien de la milice… alors il dira que c’était ta stratégie et, crois-moi, cette fois… être la mère de ses veaux ne suffira pas. «
Présentation de l’éditeur
C’est une petite victoire pour les animaux : le dictateur Silvio a dû se résoudre à organiser un vote… et donc peut-être à remettre son mandat en jeu ! Au Château, la campagne pour l’élection présidentielle bat son plein, et du côté du taureau-despote, tous les coups (bas) sont permis. Mais le Mouvement des Marguerites est plus mobilisé que jamais pour renverser le taureau dictateur, bien décidé aussi à rappeler toutes les injustices dont sont victimes les animaux ! Miss B, César et Azélar auront-ils raison du cruel taureau Silvio ? La liberté est-elle à portée de pattes ?

Mon avis
Il aura fallu 4 tomes denses et riches en évènements et rebondissements pour mener à bien cet hommage à l’œuvre, hélas intemporelle, de George Orwell. Libre adaptation de La ferme des animaux publié en 1945, cette fable animalière en reprend la même trame, se posant en satire politique pour dénoncer toute forme de régime totalitaire.
Le château des animaux est une véritable Ode à la liberté, à la résistance à l’oppression, à la démocratie et à la paix. Tout un programme ! Surtout en ce moment…
Dans cet ultime tome, les lignes commencent vraiment à bouger, même si cela ne se fait pas sans quelques heurts et tragédie. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs… Les valeurs démocratiques reprennent du poil de la bête et, comme lors de tout changement, certains trouvent vite le moyen de sauver leurs miches, quand d’autres vont au bout de leurs convictions jusqu’au sacrifice ultime.
La vérité finit toujours par triompher du mensonge, la liberté de l’oppression et les tyrans par s’entre-dévorer. C’est une question de temps, mais c’est inéluctable. En attendant, les peuples morflent. Ils doivent avaler les mensonges politiques, adhérer aux dogmes et injonctions totalitaires, croire aux inversions de valeurs pour leur bien-être (« la guerre c’est la paix ») et réécrire eux-même leur propre histoire.
Dans cette magnifique fable pas si dystopique que ça, Xavier Dorison et Félix Delep nous invitent à réfléchir et à prendre pas mal de recul sur la politique. Derrière le dessin léger et vif aux couleurs douces et lumineuses de Delep, se cache un propos fort qui suscite émotion et réflexion sur notre propre monde.
Une série incontournable pour la qualité d’écriture et la beauté à couper le souffle des planches.
Loubrun

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