Scénario : adapté du light novel d’Isshiki Ichika
Dessin : Daisuke Takino
Editeur : MAHÔ
160 pages
Date de sortie : le 10 octobre 2021
Genre : Shonen Dark fantasy
Le tome 1 de Berserk of Gluttony plonge immédiatement le lecteur dans un univers dark fantasy sombre et immersif.
Lire la suite: Berserk of Gluttony T1 – Daisuke TakinoRésumé de l’éditeur
Dans un monde où les compétences font tout. Fate Graphite a l’une des plus inutiles : la Gloutonnerie. Un pouvoir qui agit comme une malédiction puisqu’elle lui procure une faim insatiable. Un jour, alors qu’il exerce son métier de garde du château, il se retrouve embarqué dans une embuscade et tue un voleur. Sa compétence s’active alors et dévore l’âme du malheureux. Désormais capable d’ajouter les statistiques de ses victimes aux siennes, Fate se lance dans une quête de puissance pour protéger celle qu’il aime. Mais tout pouvoir a un coût et la lutte pour ne pas sombrer dans la folie sera longue…

Mon avis
Dès l’ouverture, l’histoire présente le concept central du manga : la compétence « Gloutonnerie » de Fate, considérée comme inutile par son entourage, mais qui se révèle en réalité capable d’absorber la force et les compétences des ennemis vaincus. Cette mécanique, simple mais redoutablement efficace, m’a particulièrement marqué. Je la trouve très originale et, par son côté instantané et presque ludique, elle m’a rappelé Pac-Man dévorant les fantômes. On y retrouve ce même plaisir immédiat du « je mange, je deviens plus fort », transposé dans une atmosphère sombre et dramatique. Cette dimension apporte une vraie identité au récit et confère à l’évolution du héros une dynamique captivante.
Le style graphique accompagne habilement ce concept. Fate apparaît d’abord frêle et effacé, avec une posture, des expressions et des traits qui traduisent sa vulnérabilité et son manque de confiance. J’ai apprécié la manière dont, à mesure qu’il utilise sa compétence et gagne en puissance, son attitude et son apparence évoluent : ses regards deviennent plus assurés, sa silhouette plus affirmée, créant un parallèle visuel limpide avec sa transformation intérieure. Les décors renforcent fortement cette immersion : forêts chargées d’ombres, ruines oubliées, cités médiévales vivantes et détaillées — un univers dense et cohérent, dans lequel on se projette immédiatement. Et surtout, j’ai trouvé les dessins globalement très dynamiques : les combats, nombreux, bénéficient de traits vifs et d’effets de mouvement très bien maîtrisés, donnant un vrai impact aux affrontements.


Le scénario, de son côté, séduit par son mélange de montée en puissance, de mystères et d’ambiance sombre. Fate évolue dans un monde dangereux où chaque confrontation contribue à redéfinir sa place, ses forces et ses choix. L’univers présente des zones d’ombre intrigantes qui annoncent des développements futurs prometteurs. Le héros, vulnérable mais déterminé, gagne rapidement la sympathie du lecteur, et sa progression, logique et bien rythmée, procure une vraie satisfaction.
Le récit n’est toutefois pas exempt de limites. Le rythme d’ouverture est parfois lent, ce qui pourra surprendre les lecteurs habitués aux débuts plus percutants. Quelques ressorts narratifs s’inscrivent dans les codes classiques du shōnen — montée de puissance, enchaînement d’adversaires — et les relations secondaires, notamment avec l’héroïne, manquent encore de profondeur.
Malgré ces réserves, ce premier tome s’impose comme une entrée solide et prometteuse. Son concept singulier, son ambiance dark fantasy maîtrisée, son trait immersif et l’évolution attachante de Fate en font une lecture engageante. Et, pour ma part, entre l’originalité de la compétence et la dynamique du dessin, j’en ressors réellement curieux de lire la suite et de découvrir jusqu’où ce pouvoir dévorant mènera le héros.

![]()
DenSi


Commentaires récents