ELI LIN – ROSETTA T2  : Un festin de cendres.

Auteur : Eli Lin

Editeur : MAHÔ 

140 pages

Date de sortie : 25 avril 2025

Genre : drame fantastique

Eli Lin, avec cette seconde bande dessinée, s’affirme par un style visuel unique.

Résumé de l’éditeur

On dit que les vieux objets renferment des souvenirs inoubliables.

Au travers d’un ancien collier, Rosetta retrace cette fois-ci les déboires d’une jeune actrice. Fang Meiling, l’enfant star à l’avenir brillant, mais dont la passion sera rongée par l’anxiété, jusqu’à la faire sombrer dans la folie.

Un passé troublant, d’autant plus que l’antiquaire semble y être liée…

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Mon avis

Eli Lin est une autrice taïwanaise au style visuel très reconnaissable. Ses traits fins, ses couleurs affirmées et son sens du design des personnages comme des costumes composent un univers d’une grande élégance. Son dessin, raffiné et sensible, porte la marque d’une identité artistique déjà pleinement affirmée.

Avec Un festin de cendres, Eli Lin signe le second opus de Rosetta, cette femme mystérieuse qui voyage dans le temps et l’espace en touchant des objets. Cette fois, c’est un collier qui devient le vecteur de la mémoire : à travers lui, Rosetta nous entraîne dans les vies successives de ses anciens propriétaires. Un simple bijou qui concentre des fragments de mémoire et de tragédie. 

Le récit, mêlant fantastique et introspection, explore des thématiques psychologiques profondes — le désir, la jalousie, la pression de la réussite (qui se mue en anxiété), l’obsession, la folie — sur fond d’une réinterprétation du mythe de Salomé.

Contrairement au premier tome, dominé par le noir et blanc, celui-ci est entièrement en couleur. Les teintes, toujours harmonieuses et expressives, gagnent en intensité : elles semblent palpiter au rythme des émotions des personnages. Le dessin, plus mûr, conserve la fluidité de ses lignes, mais s’enrichit d’une complexité nouvelle. Costumes et décors témoignent d’un soin minutieux, d’un regard amoureux pour le détail.

Si la série s’épanouit visuellement, la narration s’affirme également. L’intrigue est inhabituelle et mystérieuse. L’alternance des points de vue et des temporalités fascine. Les personnages se révèlent plus complexes, plus nuancés, et donc plus attachants.

Ce qui m’a particulièrement marqué dans ce volume, c’est la représentation de Taïwan. Les rues foisonnent de détails, et la somptuosité des objets, des décors et des costumes, associée aux couleurs chaudes, crée un univers proche du surréalisme. Une beauté troublante où le réel et le fantastique se rejoignent.

Ce nouvel album de Rosetta offre une véritable immersion culturelle dans un monde qui ne nous est pas familier, où se mêlent influences traditionnelles et modernes.

Je trouve que la complexité narrative et le rythme parfois lent sont totalement contrebalancés par cette atmosphère immersive et poétique. La mise en page inventive contribue également à donner de la vivacité à l’histoire.

Eli Lin, avec cette seconde bande dessinée, s’affirme par un style visuel unique et inoubliable. Elle parvient à se différencier avec seulement deux albums, signe d’un grand talent. Elle s’impose ainsi comme une voix singulière et prometteuse de la bande dessinée. Une œuvre dense, envoûtante, d’une beauté rare.

Je suis impatient de lire ses prochaines créations.

DenSi

https://www.instagram.com/eli.pluma.lin/

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