Auteur : David Combet
Éditeur : Glénat 1000feuilles
288 pages
Date de sortie : 24 septembre 2025
Genre : roman graphique, tranche de vie
« Elle est partie. Elle est heureuse sans toi. Tourne la page. »
Présentation de l’éditeur :
Tu seras un homme, mon fils.
Pierre est un enfant sensible, amoureux de la nature, de l’art et bientôt des garçons. Son père, plutôt conservateur, l’emmène régulièrement camper au grand air. Il aimerait initier son fils à la chasse et très tôt, n’hésite pas à mettre un fusil entre les mains du jeune garçon. Mais Pierre ne se sent pas à sa place. Rêveur, il ne se reconnaît guère dans les valeurs virilistes. Il préfère observer, dessiner, sculpter… Avec le temps, il commence à se rendre compte qu’il est à l’opposé du fils que son père aurait aimé avoir. Et à mesure qu’il se découvre et refoule sa véritable nature, les relations entre les deux hommes se dégradent. Aujourd’hui ces souvenirs sont loin derrière lui. Pierre a la trentaine et peine à trouver sa place tant sur le plan sentimental qu’artistique. Confronté à l’errance professionnelle et au doute, sa carrière ne décolle pas. Il enchaîne les jobs alimentaires et reste spectateur de sa vie. Car pour pouvoir se révéler aux autres et à lui-même, il va lui falloir ouvrir la boîte de Pandore – se souvenir pour déconstruire son éducation et accepter son histoire. C’est seulement en faisant ce chemin escarpé, sans peur, qu’il pourra trouver un nouvel épanouissement personnel et artistique…

Mon avis :
Un roman graphique sur un artiste désabusé, c’est un peu le serpent qui se mord la queue (sans faire de jeu de mots douteux sur la sexualité du personnage principal de ce récit). Pierre grandit pourtant dans un environnement qui ferait envie à nombre de personnes, à crapahuter dans les Alpes avec son père et le meilleur ami de celui-ci. Régulièrement, chaque année, ils attaquent le mont du grand-duc et chaque année, on ressent la distance qui s’installe et grandit entre père et fils. Toutefois, il est important de faire ces retours en arrière dans la vie de Pierre, pour comprendre sa vie actuelle.
David Combet jongle alors entre temps présent et souvenirs d’enfance, d’adolescence, … Son trait est relativement réaliste, à l’aquarelle. On s’en rend d’ailleurs compte dès la couverture avec ce paysage de montagne, le tétras lyre en bas à droite, ce gamin qui avance vers lui tandis que deux silhouettes masculines partent dans l’autre sens et enfin, surtout, ce visage dans la ciel, immense, qui se cache les yeux…
On découvre un homme dans la trentaine qui semble mal à l’aise en société. Les conversations des autres, dans les vestiaires de la salle de sport, le gênent, son regard sur ces pairs le stresse. On ressent comme une sensation de différence, d’incapacité à s’intégrer… et par la même occasion : de se réaliser dans son art comme dans la vie. Il se contente de reproduire la virilité masculine comme dans l’Antiquité. Comme son père lui a appris. Ce père qu’il a déçu à un moment, dans leur parcours.
De prime abord, on pourrait croire à l’existence d’un homme lambda, ce qui est le cas en fin de compte, mais aussi et surtout : ça pourrait être chacun d’entre nous. Car nous devenons la somme de toutes nos expériences, bonnes ou mauvaises. Nos rencontres, nos rêves et nos désillusions nous façonnent comme Pierre façonne la glaise sans pour autant lui donner la forme qu’il espère. Alors on réfléchit à notre propre existence sans vraiment s’en rendre compte. Le lien avec “La mise à mort du tétras lyre” ? À vous de le découvrir ! Enjoy ~
ShayHlyn.







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