Scénario: Isabelle Bauthian
Dessin : Eva Rossetti
Éditeur :Steinkis
Date de sortie : 28 août 2025
128 pages
Genre : Biographie
« Peut-être est-il temps de rappeler, à lui et à ses soutiens, que la mort fait partie de l’existence. »
Présentation de l’éditeur
XIXe siècle. Dans la plus grande clinique de Vienne, Semmelweis découvre que les femmes sont de plus en plus nombreuses à mourir des suites de leur accouchement. Alors qu’il se heurte à l’entêtement et au conservatisme de ses supérieurs, le jeune médecin se lance dans une enquête, déterminé à découvrir les causes d’un mal considéré par ses pairs comme une fatalité.
Face à une hostilité grandissante, le médecin se dressera, seul, afin d’établir ce qui deviendra les premiers principes de l’asepsie.

Mon avis
Eva Rosetti utilise un style un peu griffonné qui n’enlève en rien de l’expressivité à ses personnages. La BD ne s’encombre pas d’arrière-plans détaillés, comme pour se concentrer sur l’essentiel : les hommes et les femmes de ce passionnant récit autobiographique.
Vous ne connaissez très probablement pas Ignace Semmelweis. Isabelle Bauthian nous fait découvrir un personnage entier, passionné et qui semble dénué de tout intérêt personnel. Son portrait fait de lui un individu qui détonne dans une profession où les préjugés sont nombreux et où certaines pratiques peinent à évoluer. Semmelweis n’a qu’une obsession : faire chuter le nombre de décès de femmes suite à leur accouchement. Ses théories sont pour lui de véritables dogmes qu’il tente d’imposer, souvent avec véhémence, à son personnel et à ses collègues. Les résistances sont nombreuses et représentatives de la société autrichienne très conservatrice du XIXème siècle.
Le scénario est bien mené, il se focalise à la fois sur les recherches du médecin, sa personnalité et son époque. On s’attache à Ignace Semmelweis, son intégrité et sa pugnacité. On s’agace de le voir refuser de publier ses recherches alors qu’il y est invité par ses amis tout en admirant sa singularité et son absence d’ambition égocentrée. Cette volonté farouche de sauver des vies tranche avec la description d’un monde médical prônant l’entre-soi, le corporatisme et la soif de notoriété. Le professionnel apparait comme admirable et on suit l’homme avec une affection qui se renforce d’ailleurs dans une fin des plus poignantes qui boucle admirablement cet album.
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Petitgolem13




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