Scénaristes : Fred Duval & Jean-Pierre Pécau
Dessinateur : Denys
Editeur : Delcourt Série B
Genre : Historique
Sortie : le 4 juin 2025
Avis de l’éditeur :
- Robert Oppenheimer, désabusé par la nature de ses recherches sur la bombe atomique, fuit le centre de Los Alamos et rencontre par hasard Jack Kerouac dans un bar. Ce dernier l’invite à le suivre sur la route. Le FBI se lance à la poursuite des deux hommes pour remettre » Oppie » au travail… Car sans lui, le projet Manhattan risque de ne jamais aboutir et la guerre contre le Japon de s’éterniser.
Mon avis :
Bien que la saga Jour J, conçue initialement en 52 tomes se soit achevée avec Jeanne, Première Reine, les éditions Delcourt remettent le couvert en republiant quelques titres phares sous formes d’intégrales comme c’était le cas pour la trilogie du Prince des ténèbres ou selon Kennedy.
Avec Los Alamos, nous nous retrouvons donc avec la 6ème intégrale de la franchise reprenant donc deux tomes et agrémenté d’une préface d’un dossier Oppenheimer et de la Beat Generation, mouvement littéraire datant des années 50, qui à lui seul, attira plus d’un lecteur.
Notre récit démarre à Alamogordo, un site d’essai militaire du Nouveau-Mexique en juin 1945. Un désastre nucléaire s’en suit, déboulant sur une radiation en chaine, dévastant chaque parcelle de vie sur des milliers de kilomètres à la ronde… Sauf qu’il ne s’agit que d’un cauchemar vécu par Robert Oppenheimer, se réveillant en sursaut et filant vers le laboratoire de Los Alamos, site expérimental nommé « Projet Manhattan ».
Mais pour une raison inconnue de ses supérieurs hiérarchiques, le scientifique s’enfuit direction Santa Fe, de quoi mettre en pétard le Général Groves, sachant pertinemment qu’en dépit de la défaite de l’Allemagne, le pays du soleil levant poursuit sa quête inarrêtable. Or sans Oppenheimer, pas moyen de leur larguer une bombe nucléaire, étant donné qu’ils ne maitrisent pas tous les calculs à cette fonction.

Car Robert Openheimer n’est pas uniquement un scientifique de renom, mais également un leader pour les hommes autour de sa personne. Un fois déserté, son départ entraine et soulève le chaos pour ses chefs, et l’amertume pour sa famille. Car Kitty, sa propre épouse, se voit menacée par les forces gouvernementales pour complot terroriste.
De son côte, Robert rentrera en contact avec de nouveaux individus, une jeunesse sous influence de drogues et adeptes d’une musique peu puritaine pour l’époque (La Beat Generation)
Le duo d’artistes qu’est Fred Duval & Jean-Pierre Pécau s’en sort admirablement pour ce dytique sur la figure qu’était Openheimer. Ici, la formule se concentre sur deux versants : d’un côté, les magmas de l’économie et de la politique qui espèrent quoi qu’il advienne de mettre au point une arme de destruction massive, avec ou non la participation d’Openheimer toutefois plus que recherché, et de l’autre, une vision nettement plus pacifique mais dévergondée d’une jeunesse s’adonnant à tous les vices récréatifs.
Le rythme plutôt soutenu plaira aux inconditionnels du genre, avec ce regard attentif sur les différentes parties.
Coté graphique, c’est Denys qui s’y frotte, avec un trait en adéquation avec la trame. On notera l’élégance du découpage et une colorimétrie de haut standing. Séquences nocturnes particulièrement éclairées, dévoilant une foule de détails en arrière-champ. Quant aux faciès, généralement cause de nombreuses critiques, Denys s’attèle à les créer de manière homogène, se fondant avec aise dans ce contexte de fin de guerre.
Cette sixième intégrale aura le don de surprendre les plus réfractaires.
Coq de Combat







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