Avaler la lune

Tome 1 – L’Ascenseur
Scénario : Robin COUSIN, Grégory JARRY
Dessin : Lucie CASTEL
Editeur : CASTERMAN
96 pages – relié
Parution : 8 janvier 2025
Genre :

Une trilogie de SF qui mêle colonisation spatiale, effondrement et écologie radicale.

Un petit groupe de dirigeants de la tech précipite la fin de l’humanité en s’entêtant dans un projet titanesque : installer un générateur sur la Lune pour produire une énergie infinie et non polluante. 500 ans plus tard, Agafia, jeune ado de 15 ans, conçue par deux des instigateurs du projet, est envoyée sur la Lune pour achever ce qu’ont entamé ses aînés. Elle y découvre un écosystème fragile, auquel une espèce hybride d’humains s’est adaptée… Elle est alors confrontée à un terrible dilemme : si elle allume le générateur, elle fait repartir le vivant sur Terre, mais détruit ce nouvel environnement et ses habitants…

En voilà un pari risqué : mélanger thématique écologiste, politique, sociale, le tout dans un futur post-apo, avec une intrigue sur plusieurs générations, des relations familiales et un aspect scientifique poussé et crédible. Cela vous semble compliqué, trop ambitieux ? Vous auriez raison ! 

J’ai toujours été un fervent défenseur des fiches de personnages, mais quand on doit y recourir cinq fois par tome il y a peut-être un problème avec ces personnages, trop peu mémorables.

Une narration qui se perd en aller-retours. Que ce soit à grand coups de flash-back qui nous présentent des nouveaux personnages, sans qu’on ait eu le temps de s’attacher aux précédents, ou en passant sans arrêt par les trois mêmes décors avec juste quelques changements trop radins que pour éviter l’ennui. Aussi, le début au milieu de l’action qui en fait est au milieu du récit nous perd complètement. Et ce ne sont pas les flash-backs qui nous aident à nous investir… Dur d’être sensible aux messages politiques quand on se demande encore quel personnage est la mère ou la fille. Même en me forçant à faire de nombreux aller-retours pour comprendre, l’histoire m’a semblé des plus anecdotique. 

Le dessin n’est pas très inspiré et le design futuriste, censé satisfaire les fans de SF, sont très décevants. Les concepts le sont pourtant ! Des personnages à moitié morts en stase, des stations spéciales vides, une solitude dans l’immensité de la terre vide… Mais au final ce n’est ni beau à voir ni assez clair que pour essayer de comprendre les enjeux qui se basent sur la technologie mourante de cet univers.

Les deux autres parties de la trilogie y donneront peut-être un sens, relayant ce tome à la longue exposition peu agréable, mais nécessaire. Je reste cependant pessimiste au vu de la maladresse avec laquelle sont traitées les thématiques. Ma prédiction purement personnelle : une fin nihiliste où l’humain accepte de s’effacer face à la beauté de la nature, rendant caduque toute intrigue ou enjeux et nous laissant avec un sentiment d’avoir suivi un récit pour ne rien en tirer si ce n’est quelques réflexions poétiques creuses et éculées.  

On retrouve au final plein d’idées intéressantes et innovantes mais leur exécution ratée nous laisse avec une BD plutôt oubliable.

ARTHUR

Un commentaire sur “Avaler la lune

Ajouter un commentaire

  1. Le tome 2 a été chroniqué par Stephan ( vous trouverez facilement les liens) avec un avis un peu plus positif. Je vous laisse choisir votre camps !

    J’aime

Laisser un commentaire

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑