Sans voix

Scénario : Alessandro Atzei & Manuele Morlacco
Dessin & Colorisation : Lidia Bolognini
Éditeur : Glénat
176 pages
Date de sortie : 27 août 2025
Genre : tranche de vie, fantastique

« Mais je sais aussi que cette rencontre est un pari où je peux tout perdre mille fois. »

Présentation de l’éditeur :

Une vie en mode « silencieux » ?

Il règne une drôle d’ambiance sur l’île de Mokmok, où une nouvelle génération d’individus avec une apparence animale vit dans le silence. Car après des épisodes d’une grande violence, le maire de la ville, convaincu que la cause de tous les problèmes provient des médisances, des ragots et des discours haineux, a tout simplement supprimé la parole. Comment ? En privant les habitants de leur bouche. Depuis, les rues sont plongées dans un silence opaque. Les gens communiquent par écrit, via des messages sur leurs téléphones ou par notes manuscrites. Seul un type d’individus peut encore s’exprimer : les poètes. Awarè, un garçon à queue de raton laveur passionné de musique, fait partie de ces rares cas. Orphelin, il possède encore sa bouche car il aime trop chanter. Sa vie bascule lorsqu’il croise la route de deux camarades : Rebi, une jeune fleuriste en difficulté, et Moroi, la fille du maire, triste et solitaire. Lorsqu’Awarè découvre que ces deux jeunes filles se sont séparées après une violente dispute, il décide de les aider et de tout faire pour qu’elles se « parlent » à nouveau…

Mon avis :

Un album hybride, entre graphisme japonisant, format plutôt comics et pourtant made in Italy ! Ce qui colle bien au mélange de personnages de “Sans voix” imaginé par Alessandro Atzei & Manuele Morlacco, dans un monde où les humains possèdent des attributs animaux. Notre héros Awarè (pour une Liégeoise, ça a de quoi sourire car, à peu de choses près, on obtient quand même la définition wallonne d’un grand gaillard un peu bête comme notre personnage est perçu par la population) ; notre héros donc est le seul a encore avoir sa bouche. Le reste de la population, depuis vingt ans, a accepté de voir leurs lèvres se restreindre à un simple orifice pour pouvoir se nourrir. Comment ? Par magie à priori. Suite à une décision politique.

Si le scénario reste touchant et ô combien humain avec tout ce que cela implique de (re)sentiments, on ne peut s’empêcher de réfléchir au contexte quand Awarè et son amie Rebi cherche désespérément un moyen de faire marche arrière pour la jeune femme qui veut chanter avec son ami. Cette mutation qui apparaît souvent à la petite enfance est quand même le résultat d’une décision drastique et politique. Soit vous renoncez à votre bouche, soit vous quittez l’île. C’est même presque un miracle que notre héros soit toléré sur Mokmok. Dès lors, tout le monde parle sur son téléphone portable… un reflet un peu effrayant d’une réalité qu’on constate chaque jour dans notre propre société. Or, avec ce “simple” détail entre l’incapacité de parler autrement et nos choix de préférer le virtuel quand on pourrait parler à notre voisin de vive voix : cet album prend tout son sens et impacte plus qu’on ne le penserait.

D’autant que graphiquement, si les personnages ont l’air plus jeunes que ce qu’ils sont : le rendu de Lidia Bolognini est définitivement captivant. Les regards des personnages sont deux perles envoûtantes à chaque page, l’hybridation humain/animal apporte tantôt une pointe de candeur, tantôt un aperçu visuel d’un trait de caractère : Awarè étant aussi doux et attachant que sa partie panda roux. Et les couleurs, à la fois chaudes et naturelles, entre pastelles un peu pâles et lumières vibrantes face à la beauté des décors : voilà de quoi achever d’amadouer les lecteurs nostalgiques d’un temps révolu.. mais est-il perdu pour autant ? Enjoy ~

ShayHlyn.

2 commentaires sur “Sans voix

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  1. n’est-ce pas ?! 😅

    surtout quand on explique dans l’album qu’il doit être bête et toujours gamin dans sa tête pour ne pas avoir fait comme tout le monde 🤣

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