Le Grizzli – tome 2 – une haleine de cadavre

Scénario : Matz
Dessin et couleurs : Fred Simon
Éditeur : Dargaud
64 pages
Date de sortie :  septembre 2025
Genre : polar

 


 » On fait quoi ? On se jette un gorgeon dans un rade de la rue de la Gaieté avant de décarrer ? Après les enterrements, un petit remontant, ça fait jamais de mal. »

 

Présentation de l’éditeur

Un copain turfiste (patron d’une grosse écurie qui a le vent en poupe) de Toine et ancien truand comme Toine et le Grizzli, se rapproche d’eux au nom d’une longue amitié… et d’un petit service qu’il leur explique. Sa fille a disparu, sans explication, il a donc besoin d’aide pour la retrouver. Enlèvement contre rançon ? Tentative de pression en rapport avec les courses ? Escapade amoureuse ? En fait, un peu des trois…. Un véritable polar dans le plus pur esprit de la littérature policières des années 50/60 qui se dévore avec bonheur grâce à des dialogues percutants et un dessin vivant d’une incroyable précision !

Mon avis

« Un vrai régal que l’on aimerait pouvoir renouveler avec d’autres aventures du Grizzli ! ». Voilà comment je concluais ma chronique du tome 1. Me voilà donc comblé avec ce retour du Grizzli, ce colosse ancien boxeur et ancien malfrat, embarqué dans un polar rocambolesque aux accents gouailleurs de l’argot des truands à la p’tite semaine du Paris des années 60. Il faut dire que l’ambiance est drôlement bien restituée. Même sans avoir connu cette époque on la sent vibrer à chaque page et chaque case grâce à une reconstitution minutieuse des décors et bien sûr des dialogues. Les habitués des vieux films d’Audiard (Michel, pas Jacques) et des vieux polars de Simonin ou de Frédéric Dard n’auront pas besoin du riche lexique en fin d’ouvrage. Les zigues ont la verve facile et fleurie et leurs répliques nous dégoulinent dans les esgourdes comme du miel sur une tartine. Et c’est bon !

Le Grizzli se trouve donc ici embarqué bien malgré lui dans une histoire un peu sordide de rapt. Il y sera question de rançon, de chevaux, de jeu, d’amitié, et de gros sous, of course. Dans ce milieu, même en retrait, on a des principes et quand un pote est dans la mouise, on ne lui refuse pas un p’tit service.

Je ne révélerais rien de plus, si ce n’est que les ressorts et rebondissements sont nombreux et très efficaces. Partant d’une histoire assez classique, Matz nous livre un scénario dense de bout en bout avec un final carrément diabolique !

C’est du grand art et du grand polar ! Et la bonne nouvelle c’est qu’on n’a pas fini d’en entendre parler du Grizzli !

Loubrun

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