Scénario : Claire Translate
Dessin : Livio Bernardo
Couleurs : Livio Bernardo
Éditeur : Delcourt/Encrages
Date de sortie : 7 mai 2025
296 pages
Genre : Biographie
« Holly came from Miami, F-L-A. Hitchhiked her way accros the USA… »
Présentation de l’éditeur
Candy superstar et les muses du pop est une biographie romancée sur la première actrice trans aux Etats-Unis. C’est aussi, comme l’indique le titre, une des superstars et muses de Warhol, qui l’a poussée au sommet.
En suivant chronologiquement de 1963 à 1972 l’histoire de Candy jusqu’au sommet de sa gloire à travers le New York underground des années 60-70, c’est aussi l’histoire de tout le milieu artistique et musical de cette époque que nous lisons. Une sorte de roman graphique choral imprégné de toute la culture pop underground de ces années-là, de sororité, d’oppression et de droits sociaux occultés.

Mon avis
Se saisir du disque vinyle de Transformer de Lou Reed, le poser sur la platine, et lancer les craquements légers qui se mêlent au bruit des pages…fredonner Walk on the Wild Side. Le décorum pourrait vous sembler accessoire tant l’album de Claire Translate et Livio Bernardo pourrait se suffire à lui-même, tant il se montre immersif avec ses volutes de fumée de cigarette, la chaleur des nuits new-yorkaises, la froideur des nuits new-yorkaises, les rêves de gloire et les déceptions d’une jeunesse pleine de vie et de désirs.
Candy Superstar et les muses du pop est un récit biographique pluriel qui déborde d’une énergie qui se diffuse de chapitre en chapitre. Le dessin de Livio Bernardo joue avec les monochromes et les ombres, il met en lumière un univers pop si réaliste, un style 60s si délicieusement vintage que l’impression de naturel et de réalisme est permanente. Entre comics et fantaisie graphique, le volumineux album dresse une très (peut-être trop) grand nombre de portraits de personnages plus ou moins célèbres pour certains et d’autres méconnus du grand public. Lou Reed, Paul Morissey, Nico,Valérie Solanas et bien d’autres font la légende de la Factory de Warhol.
La BD témoigne d’une époque et d’une génération marquée par une créativité qui tendait à se libérer des codes et se mêle aux biographies de trois muses queer : Jackie Curtis, Holly Woodlawn et Candy Darling. Ces deux thèmes se côtoient mais semblent se gêner. La dimension plus intime qui tourne autour des trois héroïnes se perd parfois, au sens propre comme au sens figuré, comme écrasée par la personnalité d’Andy Warhol ou mise de côté pour un temps par l’histoire de Valérie Solanas. Lou Reed, qu’on voit finalement peu renvoie lui de la sincérité et semble porter une admiration sincère pour ces muses, comme envouté et loin des enjeux de pouvoir imposés par Warhol.
La richesse de Candy Superstar qu’elle soit narrative, esthétique ou historique en est à la fois la principale qualité et sa limite la plus marquée. Impossible cependant de ne pas être emporté par cette balade (et cette ballade) dans le New York Underground des 60s qui pourtant se disperse parfois, s’égare dans des trames secondaires qui morcèlent un scénario pourtant audacieux.
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Petitgolem13




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