La Boucle

Scénario : Kimmo Lust
Dessin : Kimmo Lust
Éditeur : Glénat
Date de sortie : 21 mai 2025
168 pages
Genre : récit autobiographique

« Maman ? Tu es morte? »

Présentation de l’éditeur

Finlande, dans les années 1990. Le quotidien à la maison n’est pas facile pour Nipsou. Depuis que son père est parti vivre à l’étranger, elle retrouve souvent sa mère assoupie sur le canapé en rentrant de l’école. Avec le temps, la situation ne s’améliore pas. Sa mère sombre dans l’alcoolisme et ce n’est plus les goûters d’école qu’elle oublie mais tout simplement de nourrir sa fille. Nipsou est laissé sans défense dans un monde où les adultes se montrent tout aussi incapables de la protéger. Victime d’harcèlement scolaire, Nipsou trouve un sanctuaire dans sa chambre mais à l’arrivée de l’adolescence même son refuge personnel ne lui offre plus de protection, elle se retrouve dans une maison livrée à elle-même. Après la colère, le désarroi, la honte et les expériences à risques, Nipsou trouvera, au seuil de l’âge adulte, la force de se construire un avenir loin de son environnement familial toxique.

Mon avis

La Boucle est un récit autobiographique très fort et d’une très grande intimité. L’auteure, Kimmo Lust, y raconte son quotidien, au fil des âges, avec sa mère alcoolique. Ajoutons à cela un père totalement absent et le portrait sombre d’une jeunesse à s’éduquer seule se forme.

Les couleurs sont pâles, les visages ronds ne renvoient que très rarement de la bonhommie. L’environnement est triste, sale, violent. Il est question ici de maltraitance , celle qui résulte du fait que les adultes sont absents (même s’ils sont là) et défaillants. Les angoisses de Nipsou sont au cœur du scénario qui est d’une noirceur communicative. L’œuvre est clairement déstabilisante, c’est paradoxalement la réalité qui semble empiéter sur les rêves, les cauchemars, les visions qui résultent d’une anxiété qui apparait comme permanente.

C’est justement sur ce dernier point que La Boucle est d’une terrible efficacité. L’expression de l’appréhension, de la peur de Nipsou, est si réaliste qu’elle met mal à l’aise. Le trouble est viral. Le témoignage est puissant, les photographies de Kimmo Lust dans les pages de garde renforce une impression de réalisme glaçant.

Comment tout ceci est possible ? C’est évidemment la question qui prédomine. De la petite enfance où les pleurs sont omniprésents, en passant par l’adolescence et son lot d’automutilations, jusqu’à l’âge adulte où elle deviendra mère, des boucles narratives se succèdent pour former un tout d’une grande rudesse. Entre corps ensanglantés , visages et regards qui semblent fondre, massacres au couteau, ce roman graphique déroule une pellicule d’un témoignage de vie qui sonne comme un signal d’alarme, un appel à protéger les enfants. Une ouvre nécessaire mais TRÈS déstabilisante.

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Petitgolem13

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