Scénario : Dominique Missika
Dessin et colorisation : Anaïs Depommier
Colorisation : Alessandra Alexakis
Éditeur : Steinkis
Pages: 122
Date de sortie : 24/04/2025
Genre : témoignage, Seconde guerre mondiale, Histoire, enfants
« Quand on nous a battus et humiliés, on n’a pas pleuré. Quand on nous a forcés à marcher pieds nus sur les routes enneigées, on n’a pas pleuré. Quand on a emmené nos parents, on n’a pas pleuré. Quand on a vu mourir des milliers d’entre nous, on n’a pas pleuré. Nous étions comme des bêtes. Maintenant, nous sommes redevenus des enfants. Maintenant, nous pleurons nos parents. »
Résumé de l’éditeur:
En avril 1945, à la libération du camp de Buchenwald, plus d’un millier d’enfants juifs ne savent pas où aller. Ils ont miraculeusement survécu et sont pour la plupart orphelins. Une mobilisation internationale, animée par l’Œuvre de Secours aux Enfants, organise leur prise en charge et tente de les aider. En juin 1945, 426 d’entre eux sont accueillis en Normandie, le temps d’un été. Ils sont en mauvaise santé, traumatisés et sans repères. Médecins, éducateurs et assistantes sociales vont les soigner, les aider à se reconstruire, et à reprendre goût à la vie.
Dans ce récit inspiré de témoignages des rescapés, Dominique Missika nous raconte l’histoire bouleversante des enfants de Buchenwald.

Mon avis:
A la libération du camp de Buchenwald, les Américains découvrent un nombre important d’enfants, que faire d’eux ? Ils sont souvent seuls, sans parents, sans familles pour les prendre en charge. Et dans la plupart des cas, les parents n’ont pas survécu… Certains veulent aller vivre en Palestine ou aux USA, mais ce n’est pas aussi simple.
C’est finalement l’OSE, l’œuvre de Secours aux Enfants, basée à Genève, qui a sauvé de nombreux enfants juifs, qui se charge, via ses relais à travers le monde, d’aider les jeunes rescapés. C’est donc l’antenne française qui va venir les chercher, et ce malgré quelques tracas administratifs.
Ils sont envoyés à Écouis, un établissement de cure pour les personnes atteintes de tuberculose. Ces enfants sont en piteux état, malades, amaigris, certains n’ont que la peau sur les os mais surtout ils sont traumatisés. Leur état mental n’est plus celui d’enfants, ils ont vu, vécu trop de choses affreuses. Ils ne savent plus se comporter de façon normale, ils ont peur et ne font pas confiance aux éducateurs qui les encadrent. Il leur faudra plusieurs mois de soins, d’écoutes et de patience pour commencer à sortir de ces traumatismes. Sans compter la colère et la déception d’apprendre la mort de leurs proches ou l’impossibilité d’en retrouver à l’étranger pour s’occuper d’eux. Certains émigreront dans des pays comme les USA et la Palestine, d’autres resteront finalement en France dans des familles d’accueil.
Ce récit se base sur les témoignages de ces enfants survivants ainsi que ceux de leurs sauveteurs et d’autres sources, comme des livres rédigés à ce sujet ou des vidéos d’époque. Pour dépeindre les horreurs vécues, les auteurs ont préféré s’axer sur les attitudes des personnages, leurs façons d’interagir ainsi que les dialogues. Il s’agit d’une histoire basée sur l’après des camps et la reconstruction. Il est difficile de ne pas être touchée par ce roman graphique, et il a été difficile aussi pour moi de trouver les mots justes afin de lui rendre justice. Le carnet documentaire se trouvant à la fin est très instructif et permet de mieux comprendre tout ce qui s’est déroulé. Personnellement, si comme moi, vous êtes intéressés par les petites histoires dans la grande Histoire, je dirais que ce roman graphique devrait vous plaire. Mais au-delà de mon avis ; le plus important reste la transmission !
Sandra/ Ithilwen







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