La Tempête

Scénario : Michaël Le Galli
Dessin : Héloret
Couleurs : Héloret
Éditeur : Locus Solus
64 pages
Date de sortie :  mai 2025
Genre : Histoire ; drame maritime

 


Oh ! combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis !
Combien ont disparu, dure et triste fortune !
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Sous l’aveugle océan à jamais enfouis !

 

Présentation de l’éditeur

Septembre 1930. Cinq marins pêcheurs sont pris au piège de la tempête du siècle, qui fera 200 morts. Pendant qu’au port, l’inquiétude monte…

Ce titre est basé sur une histoire vraie, celle de la fameuse tempête de septembre 1930, la plus forte et la plus meurtrière du XXe siècle pour la marine en France, dans les ports de la pointe du Finistère jusqu’à La Rochelle. Des jours et des nuits en enfer pour 27 bateaux de pêche qui coulent au sud de l’Irlande, et plus de 200 morts/disparus.

Mon avis

Qui de mieux placés que deux auteurs bretons pour raconter l’histoire d’une des plus effroyables catastrophe maritime du Xxème siècle ? Michaël Le Galli et Stéphane Héloret ont associé leurs talents de narrateur et de dessinateur pour mettre sur papier cette histoire vraie que vécurent les marins de Concarneau pris au piège de la tempête du siècle en septembre 1930. 3 jours et 3 nuits d’enfer pendant les quels la mer à pris sont tribut en engloutissant pas moins de 200 hommes.

Pour suivre ce drame, nous embarquons à bord du thonier Saint-Budoc, et l’on se fait tout petit pour ne pas gêner l’équipage à la manœuvre. L’espace est étroit et chacun a sa place et un rôle bien précis. La vie et l’ambiance à bord sont parfaitement décrites et l’on ressent la rudesse du métier mais aussi la solidarité et l’esprit de corps qui se dégage de l’équipage. Les marins sont durs, mais humbles. Ils savent que l’océan est tout autant source de vie que de mort.

La mort ils la verront de près dans cette tempête, et le Saint-Budoc ne ramènera pas tout le monde à bon port.

Ceux, et surtout celles, qui sont restés au port le savent dès qu’ils sentent les assauts de la tempête sur la côte. Sur les quais, c’est l’attente lourde de silence, du retour espéré d’un mari, d’un frère, d’un fils. Là encore, on ressent très bien ce qu’on dû vivre les gens restés à terre.

Ce récit qui s’appuie sur une documentation rigoureuse de cette tempête d’équinoxe hors normes sent bon l’authenticité. La rigueur se voit dans les planches, dans les décors minutieux, tant à terre qu’à bord, dans les dialogues qui sonnent juste. Mention spéciale pour les scènes de tempête qui sont terrifiantes ! Et puis la bonne idée, c’est d’avoir donné le premier rôle au bateau. C’est lui qui nous raconte le calvaire que lui et ses marins ont vécu.

Effrayant témoignage que cette Tempête, et fabuleux hommage à tous ces marins, grandes gueules ou taiseux qui tous, crevaient de trouille sur leur coquille de noix.

Loubrun

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