Scénario : Arnaud Le Gouëfflec
Dessin et colorisation : Olivier Balez
D’après l’œuvre de : Valérie Portheret
Éditeur : Glénat
Pages: 152
Date de sortie : 05/03/2025
Genre : documentaire, Seconde guerre mondiale, Histoire, solidarité
« Il faut que cette histoire emblématique de Vénissieux soit connue, transmise, expliquée. Elle doit entrer dans toutes les maisons, dans toutes les écoles, pour donner du souffle aux jeunes, leur donner l’envie d’agir plutôt que de renoncer et de subir. C’est ma responsabilité d’historienne mais c’est aussi notre responsabilité de citoyens français. » Valérie Portheret
Résumé de l’éditeur:
L’incroyable sauvetage des enfants juifs de Vénissieux
Août 1942, région lyonnaise. Dans une France déchirée, le gouvernement de Vichy s’apprête à organiser une nouvelle rafle après le Vel’ d’Hiv’, en livrant à l’occupant nazi des juifs étrangers de la zone libre. Parmi eux figurent des centaines d’enfants. Quand l’abbé Glasberg apprend ce qui se trame, il a peu de temps devant lui pour agir. Fondateur de L’Amitié chrétienne, l’homme d’Église a épluché méthodiquement les lois jusqu’à trouver une faille : ses espoirs reposent sur une liste d’exemptions ! Sous couvert d’aider à trier les internés qui affluent,l’Abbé entame un véritable combat administratif. Grâce à une chaîne de solidarité d’une ampleur inédite formée par des citoyens, des résistants et des membres de l’œuvre chrétienne, il va réussir à exfiltrer un très grand nombre de personnes du camp de Vénissieux en fournissant notamment de faux documents.Mais il sait que les convois vont bientôt emmener les femmes et les enfants qui restent. Il sait aussi qu’un ultime alinéa stipule l’impensable. Si les parents abandonnent leurs enfants, ces derniers ne peuvent être déportés. Le stratagème est déchirant. Dans la nuit du 28 au 29 août 1942, des mères et des pères vont faire un dernier acte d’amour pour éviter à leurs enfants la solution finale.
Le sauvetage de 108 enfants du camp de transit de Vénissieux restera à jamais dans les mémoires. Arnaud Le Gouëfflec et Olivier Balez livrent une adaptation fidèle du livre de l’historienne Valérie Portheret qui signe ici la préface, à travers un album bouleversant où se pose la question de la responsabilité de chacun. Entre témoignage et travail de mémoire, le trait est sombre et le scénario concis. Il n’y a pas ici de grand héros, mais une solidarité qui rend compte du courage collectif face à l’inacceptable. Une œuvre édifiante à mettre entre toutes les mains.
Historienne, Valérie Portheret a reconstitué, au terme de vingt-cinq ans de recherches, ce sauvetage des enfants du camp de Vénissieux, recueillant partout dans le monde, la parole d’un très grand nombre d’entre eux.

Mon avis:
Encore un fait historique méconnu de ma part que j’ai découvert avec un vif intérêt. Le sauvetage de 108 enfants d’un camp d’internement français. Ce ne fut pas du tout une mince affaire et j’ai été choquée de lire que chaque exemption à la déportation, chaque vie en soi, était âprement négociée comme de la vulgaire marchandise. Et encore, le terme de « marchandise » est très en dessous de la réalité, quand on sait comment les juifs étaient perçus par les nazis et leurs sbires.
Je n’ose imaginer l’état psychologique des personnes qui les ont défendues auprès des membres de la commission d’exemption, surtout quand les dites demandes étaient rejetées. Ce sauvetage est l’œuvre d’un mouvement collectif incroyable, peu importe leurs confessions, leurs appartenances idéologiques, leurs origines, tous se sont mobilisés pour sauvegarder des vies. L’administration a toujours des failles et c’est justement grâce à elles que ces enfants ont été sauvés. Il a fallu naviguer dans un océan de documents, de papiers divers parfois (souvent?) falsifiés, certains les faisaient disparaître sciemment afin de sauver un maximum de personnes. Une guerre administrative, à coup de tampons, de signatures et de dérogations, mais ces papiers représentaient des gens et des vies !
Un récit poignant sous tension, émaillé de deux fils conducteurs : un fil rouge et le rapport à l’eau, l’eau essentielle à la vie ! Puis-je dire que j’ai pris du plaisir à lire ce roman graphique ? En un sens oui, car ça m’a permis de découvrir des personnes exceptionnelles qui n’ont pas hésité à risquer leurs vies pour en sauver d’autres. J’ajoute que le carnet des recherches historiques de l’auteure (Valérie Portheret) se trouvant à la fin est très intéressant, il permet de retracer tout son travail de recherches sur cette histoire. Je ne peux que vous conseiller de le lire !
Sandra/ Ithilwen







Laisser un commentaire