Scénario : Anaële Hermans
Dessin : Tiffanie Vande Ghinste
Éditeur : Delcourt/Mirages
Date de sortie : 12 mars 2025
144 pages
Genre : tranche de vie
» Peut-être qu’au fond, la normalité, c’est un peu comme les insectes caméléons, elle change de couleur en fonction d’où elle se pose. »
Présentation de l’éditeur
Dans ce livre, les histoires d’insectes servent de métaphores au vécu intime d’une adolescente – qui a tant besoin de la reconnaissance des autres -, et racontent les relations toxiques dans lesquelles elle se trouve.
À 19 ans, Ophélie n’aime ni l’ennui, ni la banalité, ni les êtres fades, comme sa mère. Elle est fascinée par son amie Clémence, qui lui fait rencontrer son petit copain. Cette admiration se transforme bientôt en emprise, jusqu’au jour Ophélie enfreint la loi et doit effectuer des travaux d’intérêt général.

Mon avis
Le dessin et la mise en couleur de Tiffany Vande Ghinste renvoient quelque chose de doux et de léger alors même que l’idée principale de ce roman graphique est de mettre en avant les interrogations et les doutes existentiels de l’héroïne. Entre relations toxiques, cas de conscience et erreurs du passé, Anaële Hermans utilise la métaphore de la vie des insectes pour traiter de sujets durs et lourds. Cette ambivalence qui se révèle être de plus en plus marquée au fil de la lecture. Mais elle traduit finalement un monde vu par une jeune femme de 19 ans, cherchant un équilibre entre déceptions et aspirations.
L’analyse des comportements des insectes permet des liens globalement très explicites vers ceux des humains. Le monde des adultes s’ouvre à Ophélie en même temps que celui des mouches et des papillons qu’elle épingle (avec un certain dégout). Les retours en arrière permettent de mieux cerner le parcours d’Ophélie (et de comprendre pourquoi elle se retrouve à effectuer des travaux d’intérêt général) mais ils ne m’ont pas toujours semblé bien identifiables , certains pouvant se mélanger avec le présent de l’héroïne. La lecture en perd parfois en fluidité. D’autant plus qu’Ophélie semble cloisonnée entre sa (ses) vie(s) professionnelle(s) et sa vie personnelle. Mais c’est en même temps ce qui caractérise sa personnalité, elle qui préfère se laisser porter par le courant, peinant à faire des choix, constatant que la vie est pleine d’embûches et non un long fleuve tranquille. Les liens (éphémères) qu’elle tisse avec Nida et Rudy lui permettent de réfléchir sur le sens de la (sa) vie. Tout ceci dresse finalement un tableau assez spontané d’une génération. Sympa.
![]() | ![]() | ![]() |
Petitgolem13




Laisser un commentaire