Scénario : David Graham
Dessin et couleurs : Aurélie Guarino
Éditeur : Grand Angle
96 pages
Date de sortie : avril 2025
Genre : aventure ; chronique sociale
Et si vous aviez une nuit pour résoudre le problème d’une vie ?
Présentation de l’éditeur
Elle et lui ne se connaissent pas mais ont raté le même avion et doivent passer la nuit à Paris avant de prendre le suivant. Quelques heures pour profiter de la capitale ?
Elle est une danseuse un peu perdue à Miami. Lui est un homme surendetté qui veut s’enfuir au bout du monde. Alors que démarre leur road trip déjanté et poétique, nos héros croisent la route d’Oscar Wilde. Imposteur ? Écrivain fantôme ? « Quasi fantôme » ? Ce dernier le leur prédit : celui qui ne réglera pas son problème cette nuit restera éternellement bloqué ici.
Mais le bonheur peut-il se trouver en quelques heures ?

Mon avis
Un homme, une femme, un aéroport et le même avion raté. Deux destins qui se croisent malgré eux, pour un cheminement commun le temps d’une nuit. Elle et lui, on ne connaît pas leurs prénoms, sont jetés dans une espèce de course contre le temps et se retrouvent confrontés à leur propre histoire, qu’ils semblaient fuir, chacun à leur manière. C’est au cimetière du Père Lachaise, dans lequel ils s’évadent en attendant le prochain vol pour Miami, que la cavale débute. C’est le fantôme d’Oscar Wilde qui va tout déclencher et leur faire comprendre qu’ils ne partiront nul part sans avoir réglé leurs problèmes dans la nuit. Les voilà otages d’une nuit pour faire le point et tourner la page. Mais quelle page ? C’est ce qu’ils devront justement découvrir.
David Graham nous propose dans cette fable fantastico-poétique les thèmes de la fuite en avant, du déni et de la quête du bonheur. Un bonheur souvent idéalisé, parfois inaccessible et pourtant souvent à portée de main, qu’il faut savoir saisir et dont il faut profiter, même et surtout s’il est éphémère.
Cette nuit se passe sur un rythme effréné, avec des personnages souvent drôles et touchants se livrant sans pudeur. Une nuit un peu folle mais qui s’avère être une pause salvatrice, dans une vie qui laisse peu de place à la contemplation, mettant à nu leurs fragilités et leur révélant finalement le vrai sens de la vie.
Dans un style semi-réaliste, Aurélie Guarino pose une ambiance de nuit parisienne à la fois poétique, surréaliste et mystérieuse. On se plaît à se balader nuitamment dans les rues vides de la capitale et se sentir un peu les rois du monde.
Oui, la nuit est belle pour ses otages, et les avions finiront bien par prendre leur envol.
Loubrun

Belle chronique aussi !
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