Scénario : Didier Quella-Guyot
Dessin et couleurs : Manu Cassier
Éditeur : Glénat
86 pages
Date de sortie : juin 2025
Genre : biographie
Le projet d’un banquier philanthrope !
Présentation de l’éditeur
Albert Kahn, jeune juif alsacien, quitte sa campagne natale à l’âge de 16 ans pour s’installer à la capitale. Avec un sens des affaires qui lui vaudra une fulgurante ascension dans le monde de la finance, il débute comme simple employé de banque. À 22 ans, il se tourne vers la spéculation de diamants en Afrique du Sud et ose explorer un marché encore inconnu : l’Asie ! À 38 ans, cet homme discret, à l’écart des mondanités, ouvre sa propre banque et intègre le cercle des plus grandes fortunes de France. Mais ce pionnier des affaires euro-japonaises confesse que le succès « n’est pas son idéal »… Il nourrit une utopie : découvrir les peuples et documenter la planète.
À travers ce biopic captivant et documenté, Didier Quella-Guyot et Manu Cassier rendent un vibrant hommage à ce visionnaire qui aura laissé derrière lui une collection de près de 72000 images et 170 kilomètres de film réalisés.

Mon avis
Les banquiers ont en général un capital sympathie inversement proportionnel à leur capital financier. Mais il y a toujours une exception pour confirmer la règle. Comme Albert Kahn qui, très tôt se révèle être un véritable génie de la finance. A la fin du 19è siècle, il quitte à 16 ans son Alsace natale pou Paris. Employé de banque, il développe rapidement un sens des affaires inné et se révèle un visionnaire surdoué. On lui donne sa chance, il la saisie et fonde sa banque à 38 ans. Il gagne de l’argent, beaucoup. Mais, même s’il a de belles villas et de belles voitures, l’argent n’est pas un but en soi, sauf s’il sert l’humanité. Voilà le but d’Albert. Mettre sa fortune au service de l’Humanité. Profondément Philanthrope et humaniste, il se lance le défi fou de documenter la planète et ses habitants en créant « les archives de la planète ». Dès 1898, il propose d’importantes bourses de « Voyages autour du Monde » à des étudiants et encouragera toute sa vie l’entente et les échanges entre les peuples. Des reporters sillonneront le monde pour le photographier en utilisant l’autochrome, premier procédé industriel de photographie couleur. Des dizaines de milliers d’images sortiront de ce projet avec comme but le partage et la connaissance des civilisations et des cultures.
Totalement réfractaire à la célébrité (il refuse avec énergie d’être pris en photo et de se mettre en avant), les chaos de l’Histoire auront eu raison de ses multiples projets humanistes. La guerre de 14-18 d’abord, puis le krach boursier de 1929 ensuite, lui portant un coup fatal.
La narration respecte l’homme en mettant plus en avant ses idées et idéaux que le banquier et sa vie personnelle, peu documentée.
Voilà un ouvrage qui questionne sur le rapport à l’argent, à l’heure où le fossé entre ultra riches et classes moyennes ne cesse de s’agrandir et où l’Humanisme – avec un grand H – semble être bien loin des préoccupations des politiques.
Albert Kahn mérite d’être connu et reconnu, lui qui laisse comme postérité de paix et d’harmonie un « jardin du monde » dans sa propriété de Boulogne-Billancourt près de Paris et des milliers d’images, témoins d’époques révolues.
Loubrun

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