Blanche

Autrice : Maëlle Reat
Colorisation : Maëlle Reat & Lolita Couturier
Éditeur : Glénat
256 pages
Date de sortie : 28 mai 2025
Genre : biographie, société

« La question “Comment l’avez-vous attrapé ?” était et restera la question qu’on me pose le plus souvent… Mais aussi celle que je redoute le plus. Comme si elle était le moyen de choisir qui est du côté des “victimes”… et qui est du côté des “coupables”. »

Présentation de l’éditeur :

Vivre avec le VIH : témoigner pour avancer

Cette histoire est basée sur des faits réels se déroulant en France entre 1966 et 2023. Les prénoms ont été modifiés.

Blanche est une infirmière dévouée. Divorcée, elle élève seule ses enfants, dont sa fille adolescente. Pour cette dernière, c’est le temps des premières expériences mais pour sa mère, c’est une source d’inquiétudes qui puise ses racines dans sa propre histoire. Ce n’est pas pour rien que Blanche collectionne les anges et désinfecte souvent la maison. Au détour d’une conversation mère-fille, elle va enfin révéler un lourd secret qu’elle porte depuis trente ans.

L’histoire de Blanche débute dans les années 1980. C’est l’époque de Freddie Mercury et d’une émancipation soudaine pour Blanche, qui quitte la maison à 13 ans. C’est l’époque d’une vie de junkie et de l’arrivée en France d’une maladie encore méconnue, « le cancer gay ». Car à 19 ans, Blanche sera une des premières contaminées par le virus du VIH. Durant trente ans, cette mère de famille, qui a reconstruit sa vie, a livré un combat âpre.

Aujourd’hui, elle raconte. Comment apprivoiser le virus, la honte de soi et le jugement. Comment accepter de prendre les 14 comprimés par jour au début du traitement. Comment répondre à la question « Comment l’avez-vous attrapé ? », posée à une époque où le virus est synonyme de dépravation. Mais elle raconte aussi son mariage, ses études, Act Up-Paris, le Sidaction et la force d’avancer. Elle raconte l’envie de maternité, le combat qu’a été sa grossesse, l’hôpital, la bienveillance, la peur, les doutes. Elle raconte sa fille, née le 1er décembre 2000 pour la journée mondiale de la lutte contre le Sida et, enfin, elle raconte son envie de pardonner, de lâcher prise sur la vie… Blanche se raconte et sa fille l’écoute. Elle écoute, pour la première fois, le parcours d’une femme exceptionnelle.

C’est l’histoire d’un passé insoupçonnable et d’un incroyable parcours, enfoui depuis trente ans, que le récit magnifie. Maëlle Reat s’empare de cette histoire vraie et la porte avec force. Elle signe un témoignage bouleversant et terriblement inspirant qui nous rappelle la fragilité de la vie. Récit personnel avec un éclairage historique sur le VIH, message d’information, de prévention mais aussi d’espoir pour les personnes marginalisées, Blanche est tout ceci. Une œuvre puissante, émouvante et nécessaire à une époque où aucun traitement ne permet la guérison du virus, qui continue de se propager.

Créée en 1984, AIDES est la première association de lutte contre le VIH/sida et les hépatites virales en France et en Europe. Depuis plus de 40 ans, AIDES agit avec et auprès des populations touchées ou exposées au VIH/sida et aux hépatites virales afin de réduire les nouvelles infections, et pour les accompagner vers le soin et dans la défense de leurs droits.

Mon avis :

Il y a des situations qui, même si on y apporte tout notre soutien, toute notre bienveillance, ne sera jamais aussi bien expliquée et/ou défendue que par ceux qui les vivent. C’est le cas de “Blanche” qui raconte son incroyable parcours (il suffit d’en lire le looong résumé des éditions Glénat pour le comprendre).

Le SIDA, ainsi que le VIH, reste un sujet tabou dans notre société alors que la médecine a franchement bien progressé depuis l’époque du “Dallas Buyers Club”. Récemment d’ailleurs, des chercheurs Belges auraient développé un nouveau médicament pour les porteurs du VIH. Mais dans cet album, même si on parle et on découvre l’évolution du milieu hospitalier face à ce virus et la maladie qui peut en découler, c’est avant tout une approche humaine : celle d’une adolescente fugueuse qui se retrouve dans un cercle vicieux engendrant sa contamination. Comment elle est malgré tout parvenue à vivre, grandir, se former, travailler et même se marier et avoir des enfants.

Car non, on ne meurt pas du VIH. Et Blanche nous le prouve sous la plume de sa fille, Maëlle Reat. De son trait simple, presque minimaliste, exhale malgré tout une tendresse et des sentiments forts à l’égard de cette femme qui a lutté toute sa vie contre les préjugés, les questions indiscrètes, les peurs et puis, aussi, ses propres doutes et interrogations. Mais c’est aussi une ode à l’espoir, à la vie… et ça, c’est encourageant. Car, encore aujourd’hui, les personnes séropositives luttent contre la discrimination. Je vous invite d’ailleurs à suivre SuperSero sur les réseaux sociaux pour voir que le combat n’est pas fini, mais que la vie, même avec le VIH, vaut la peine d’être vécue !

Quand on pense VIH, on imagine déjà la tragédie du film “Philadelphia”, mais savez-vous que bien traité, une personne atteinte n’est plus contagieuse ? Pas même lors d’un rapport non protégé, ni lors d’une séance de tatouage ou une blessure accidentelle en votre présence ? Même le dentiste peut y aller sans crainte avec sa fraise, car il a plus de chance d’attraper le rhume d’une personne lambda… Courage en tout cas à toutes ces personnes, avec tout mon soutien. Enjoy ~

ShayHlyn.

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