L’or du spectre

Scénario : Matz
Dessin : Philippe Xavier
Couleurs : Jérôme Maffre
Éditeur : Le Lombard
100 pages
Date de sortie :  mai 2025
Genre : aventure ; polar ; western

 


 » – Tout va bien se passer, bébé, t’inquiète.
– C’est quand tu dis des trucs comme ça que je m’inquiète, en fait. »

Présentation de l’éditeur

ouveau-Mexique, 1970. Chuck sort de taule, retrouve Kat, sa partenaire, qui l’a gentiment attendu. Ensemble, ils vont récupérer le magot que Chuck a planqué dans une bourgade abandonnée au milieu de nulle part, et à eux la grande vie ! Mais rien ne se passe comme prévu. Beaucoup trop de gens s’intéressent à cet argent, sans parler du spectre d’un vieux cow-boy à la gâchette facile qui hante la ville fantôme…

Mon avis

On ne change pas une recette qui marche. Après le succès de l’album Le Serpent et le Coyote, le duo Matz/Xavier nous revient pour un second round poussiéreux à souhait pour un polar sans concession. Ils nous entraînent dans la chaleur du désert du Nouveau Mexique aux côtés d’un ex-taulard et de sa compagne en quête d’un magot planqué. Bien sûr, dans ce milieu de malfrats, on ne peut compter sur personne et les planifications à long terme sont souvent illusoires. Rien ne se passe comme prévu et la chasse au trésor vire au règlement de compte avec son lot de trahisons, de rancœurs et d’ambitions délirantes.

Matz et Xavier nous proposent là un savant mélange de polar noir, de western moderne flamboyant et de road movie suffocant, laissant peu de place à la rédemption. Les personnages sont tous dévorés de l’intérieur par leur avidité et sont prêts à tout sacrifier pour un hypothétique et hypnotique magot.

Avec cette écriture et ce découpage cinématographiques, cette BD se lit comme on regarde un bon vieux film où les dialogues avaient du poids, tout comme les non-dits et le jeu des acteurs. Matz et Xavier donnent vraiment l’impression d’avoir entre les mains un film de papier. Et comme dans les bons films, le choix du décor a son importance. Il est ici comme un personnage à part entière, avec ces paysages désertiques, poussiéreux, suffocants, ce village fantôme témoin d’une Histoire révolue marquée par la violence. Philippe Xavier magnifie ces paysages grandioses, comme savait le faire Giraud, et ce faisant, accentue la dimension dramatique de l’intrigue en renvoyant les protagonistes à leur condition de petit malfrats.

Grandiose, magistral et jubilatoire !

 

Loubrun

3 commentaires sur “L’or du spectre

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