Scénario : Anne Idoux
Dessin : Carine Borgi
Éditeur : Rue de Sèvres
144 pages
Date de sortie : 21 mai 2025
Genre : roman graphique, docu-fiction, histoire
« Elle pense que si nous ne pouvons pas nous exprimer, les autres ne nous considèrent pas vraiment comme des êtres humains… »
Présentation de l’éditeur :
1442, période Joseon, Corée. Dal-Rae est une paysanne promise à une brute. Sa rencontre avec Kim Ban-Ryu, jeune érudit en retraite près de son village va bouleverser son existence. Son intelligence, sa vivacité et les hasards de la vie vont faire d’elle un des rouages essentiels au projet du roi Sejong : l’invention de l’alphabet coréen et sa diffusion…

Mon avis :
Quand on s’intéresse un tant soit peu à la Corée, qu’on soit fan de K-pop, de K-drama, de cinéma asiatique ou tout simplement pour sa culture et son histoire : on sait que l’alphabet de ce pays a été simplifié pour faciliter l’apprentissage de la lecture et de l’écriture à l’ensemble de la population. C’est ce pan de l’Histoire que Anne Idoux nous propose dans ce roman graphique.
Accompagné par le trait fin et délicat de Carine Borgi (qu’on aurait franchement préféré en couleurs, comme dans les quelques dessins en fin d’album, reprenant un texte plus didactique), nous plongeons avec délectation dans la vie de Dal-Rae, une jeune paysanne curieuse et intelligente qui réussit à changer le cour de sa vie, évitant ainsi un mariage prédestiné à être malheureux… Si les protagonistes principaux sont fictifs pour agrémenter le récit d’une romance interdite, le contexte est, quant à lui, bien réel.
On y découvre le raisonnement du roi Sejong qui souhaite, sans doute plus que ses prédécesseurs, le bien-être de ses sujets. Or, la calligraphie chinoise, en vigueur depuis des siècles, n’est accessible qu’aux riches et aux personnes haut placées. Le peuple, majoritairement agriculteurs et/ou éleveurs, n’a pas le temps de retenir ces innombrables caractères.
Et si la solution à ce problème épineux, car on ne compte plus le nombre d’injustices faute de pouvoir se défendre avec des textes de loi face à des magistrats présomptueux, se trouvait sur le visage d’une jeune femme qui tente désespérément d’apprendre à parler à une servante quasi-muette ? Si la phonétique qu’elle tente inlassablement d’enseigner à sa domestique était le point de départ d’une nouvelle orthographe ?
Voici ce que propose “La promesse du souffle” dans ce roman graphique somptueux. Qui aurait clairement pu être mon coup de cœur du moment s’il avait été en couleurs. Le dessin est tellement délicat, raffiné, … qu’on en espérait plus ; davantage de couleurs à l’image de la Corée, le célèbre pays du matin calme, dont la culture et le folklore sont si colorés ! Mais dans tout les cas, une pépite à lire et partager autour de soi. Enjoy ~
ShayHlyn.







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