Scénario : Didier Convard, Pierre Boisserie
Dessin : Annabel
Éditeur : Glénat
56 pages
Date de sortie : 12 mars 2025
Genre : Histoire, ésotérisme
« Co… Comment ?! Vous n’y pensez pas ! Les femmes ne peuvent accéder à la maitrise ! »
Présentation de l’éditeur
La franc-maçonnerie n’est pas qu’une affaire d’hommes !
Bien que resté discret très longtemps, les femmes ont toujours tenu un rôle dans l’histoire de la franc-maçonnerie ; à l’instar de la légende entourant Sabina von Steinbach, sculptrice sur le chantier de la cathédrale de Strasbourg en 1318. Et même s’il a fallu attendre le XVIIe siècle pour qu’elles soient officiellement initiées, elles durent encore œuvrer sous la tutelle d’un maître pendant encore des décennies !
De nos jours, il existe des loges mixtes ou exclusivement féminines. Mais la discrétion reste toujours de mise… Ainsi, Sophie s’éclipse certains soirs, abandonnant mari et enfants, pour rejoindre son « club de lecture »… En réalité, Sophie est franc-maçonne et se rend en loge où elle anime des conférences auprès de ses sœurs. Mais le secret de son appartenance à la confrérie lui pèse, elle aimerait au moins pouvoir le partager avec son mari. D’autant que celui-ci commence à avoir de sérieux doutes sur ses absences répétées… Malheureusement, les problèmes de couple ne vont pas être la seule préoccupation de Sophie, car il se pourrait que la dernière pierre du temple de Salomon ait été retrouvée ! Les 3 pierres sacrées qui ont parcouru le monde doivent désormais retourner en Israël pour n’en former qu’une…
La série qui fait vibrer les lecteurs depuis 2020 s’achève avec ce tome 12 qui retrace le parcours des femmes dans l’organisation des Francs-maçons. Entre fraternité inclusive et sororité, nous suivons le destin des premières franc-maçonnes jusqu’à nos jours, dans un tome conclusif fort en suspense et révélations.
Mon avis
La franc-maçonnerie au féminin ? Voilà qui fera tousser dans les colonnes du Temple… ou froncer les sourcils chez les profanes qui s’imaginent encore que la chose se résume à des poignées de main codées et des tabliers de boucher en velours. Pourtant, ce douzième tome de L’Épopée de la Franc-Maçonnerie s’attaque à un pan de l’histoire que même les encyclopédies à tendance ésotérique oublient volontiers de mentionner : celui des femmes en loge. Oui, des femmes. Dans un univers où l’initiation se faisait plutôt testiculaire qu’intellectuelle, ça valait bien une BD.
Le scénario de Pierre Boisserie fait ce qu’il peut pour tenir l’équilibre instable entre fiction domestique et leçon d’histoire. On suit Sophie, institutrice de son état et maçonne engagée à ses heures perdues, qui doit gérer un mari suspicieux, des enfants envahissants et des planches à écrire sur l’émancipation féminine dans la symbolique du compas. les interventions de Sophie en loge servent de porte d’entrée vers des figures historiques de la franc-maçonnerie féminine, de Maria Deraismes à Elizabeth Aldworth en passant par la sculptrice Sabina Von Steinbach. On glisse doucement entre passé et présent, entre l’utopie d’une égalité en loge et les complications très concrètes du partage des tâches à la maison.
Côté dessin, je vous avoue que j’ai un peu de mal avec certains aspects du travail d’Annabel, qu’il s’agisse de quelques perspectives peu respectées (un comble pour une BD sur la Franc-maçonnerie) ou de sa façon de dessiner les yeux de ses personnages sur des visages vus de trois quarts… C’est parfois assez déconcertant. Pour le reste, certains décors sont très beaux, mais d’autres cases laissent entrevoir un moindre intérêt pour les finitions… Apparemment, dessiner des vélos n’est pas vraiment son truc.
En somme, l’ensemble reste très sérieux, voire compassé (c’est le cas de le dire). On sent que les auteurs tiennent à bien faire, à réhabiliter une histoire effacée, et c’est tout à leur honneur. Mais à trop vouloir faire œuvre de mémoire, ils en oublient peut-être parfois de faire œuvre de bande dessinée. Quelques envolées lyriques, une ou deux tensions psychologiques, mais rien qui vous fasse renverser votre calice. A la vérité, pour la clôture d’une série qui compte tout de même 12 tomes, on aurait pu s’attendre à un peu mieux…
Note finale : Trois compas sur cinq, avec option triangle isocèle pour les plus indulgents.
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Odradek.
SambaBD 
« l’initiation se faisait plutôt testiculaire qu’intellectuelle… » Faut en avoir pour oser ce genre de phrase dans une chronique ! ;))
Sinon c’est vrai qu’elle n’est pas très copine avec les vélos ni les perspectives pourtant faciles à réaliser !
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