Scénario : Andréa Delcorte
Dessin : Andréa Delcorte
Éditeur : Glénat
Date de sortie : 29 janvier 2025
192 pages
Genre : Aventure
« Tant qu’on est ensemble, il ne peut rien nous arriver. »
Présentation de l’éditeur
Avant de s’échouer sur une île étrange, Alouette a fait un long voyage en mer enfermée dans un cercueil en bois. Seule, désorientée, elle ne se souvient de rien à part de Pilou, son petit frère qui n’est pas à ses côtés. Bien décidée à le retrouver, elle va d’abord devoir survivre ! Car cette terre est hostile et peuplées d’animaux inquiétants. Livrée à elle-même, sans repères, Alouette est miraculeusement recueillie par les deux seuls habitants de l’ile : un ancien capitaine de la navale un peu farfelu et une femme austère qui cache un lourd secret. Cela fait bien longtemps qu’ils ont renoncé à l’idée de quitter cette île, trop dangereux. Pourtant Alouette garde espoir, elle sait que son frère a besoin d’elle… À mesure qu’elle s’acclimate, des bribes de souvenirs vont refaire surface, ces flashs lui révèlent un passé trouble où la misère et le froid vous transpercent les os. Mais qui est vraiment Alouette et d’où vient-elle ? Bientôt la jeune fille va redoubler d’efforts pour construire un radeau. Elle n’a qu’un but, quitter cette maudite île où hallucinations, rêves et créatures hybrides se confondent. Mais rattrapée par ses souvenirs, elle devra faire face à ses démons et accepter son passé si elle veut avancer…

Mon avis
Le dessin d’Andrea Delcorte, aux contours tremblotants, fait la part belle à un environnement hostile et sombre. Qu’il s’agisse de l’océan, de cette île fantastique à la végétation et à la faune étouffantes, ou de la ville surpeuplée et tout autant inhospitalière, le dessinateur surprend, joue avec la (les) réalité(s) présente(s) et passée(s).
Impossible de lâcher le bouquin. Le récit survivaliste est haletant. Le personnage d’Alouette tout de richesse et de complexité, porte tout le malheur de ce monde sur ses épaules douloureuses. On souffre avec lui.
Mais il n’est pas seulement question ici de survie physique. Alouette, c’est un peu comme le Peter Pan de Loisel: l’impossibilité de faire confiance aux adultes, l’omniprésence de la violence et de la misère dominent. La ville apparait comme aussi dangereuse que l’île. Tout le temps sur le qui-vive.
Le scénario d’Andréa Delcorte est implacable, il nous tire par les chevilles, nous malmène, la peur est communicative, les doutes grandissent au fil de la lecture. Tout semble n’être qu’hallucinations, l’espoir apparaît comme vain. L’île, elle, observe, scrute, juge. Alouette rencontre Orville et Wiks, qui eux aussi tentent de survivre, chacun avec ses propres démons.
Les révélations apparaissent, le passé resurgit, les culpabilités rongent les êtres et semblent lier ces individus si différents les uns des autres. C’est à en devenir fou. La réalité est éclatante et éclairante, le récit survivaliste se fond en songe traumatique, dans un état de tension aiguë. La fin, puissante, est une réussite totale. J’en suis sorti remué, chamboulé. Quelle intensité ! Quelle émotion ! Coup de cœur assurément.
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Petitgolem13




Plumé le PetitGolem par cette BD visiblement !
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