Scénario : Emma Siniavski
Dessin : Emma Siniavski
Éditeur : Sarbacane
Date de sortie : 2 janvier 2025
128 pages
Genre : biographies
« A sa place, est-ce que j’aurais été aussi courageux ? »
Présentation de l’éditeur
Emma a un drôle de grand-père. Une longue barbe toujours taillée de travers et des yeux un peu fous. Enfin ça, elle le sait grâce à la terrifiante statue à son effigie qui trône en haut des escaliers de la maison familiale de Fontenay-aux-Roses. Andreï Siniavski, écrivain soviétique et survivant du goulag, est décédé quelques mois avant la naissance de sa petite-fille. En fouillant dans cette caverne d’Ali Baba des Hauts-de-Seine où ses grands parents s’étaient exilés en 1973 pour fuir leur URSS natale, Emma a retracé une vie de littérature, de répression, de résistance et d’amour. Elle l’a pu aussi et surtout, en écoutant Maria, sa grand mère, raconter cette épopée héroïque qu’elle a partagée avec Andreï.
Et il n’y a pas plus extraordinaire histoire que celle des époux Siniavski, deux grands esprits, épris l’un de l’autre, de liberté et de belles lettres, qui ne se sont jamais laissés dompter… mais toujours avec poésie.

Mon avis
Emma Siniavski est la fille de Iegor Gran, écrivain français, fils de de l’écrivain dissident russe Andreï Siniavski et Maria Rozanova, femme de lettre et éditrice dissidente russe.
Dans ce très bel album, l’illustratrice nous parle de ses grands-parents et de leur(s) histoire(s). Il y a un style graphique tout bonnement époustouflant d’originalité et de simplicité. Je pèse vraiment mes mots. Je ne dis pas que ses dessins sont faciles à faire, je souhaite juste mettre en avant qu’ils vont à l’essentiel tout en étant d’une admirable beauté. On dirait que chaque dessin est réalisé avec une ligne unique, un trait singulier qui se prolonge et se déplace sur le papier pour faire apparaitre ici des personnages joviaux et souriants, là des paysages et des bâtiments. Quelques touches de couleur et pif paf pouf, un roman graphique ! J’adore !
Ça donne envie de dessiner tiens. Ce style, avec des jambes ou des bras qui disparaissent ou encore ces volutes de fumée de cigarette sont réjouissant alors même que les événements vécus par Andreï et Maria sont, eux, loin de l’être.
Ces délicieux mélanges entre drame et légèreté, entre épreuves et espoirs, entre « survivre et s’amuser » au pays des soviets font de ce roman graphique une perle esthétique et narrative. Car au-delà du courage et de la force morale de ses grands-parents, Emma parle de lettres, de liberté et d’amour. Face à la répression du régime soviétique des années 60, le couple Siniavski se dresse , s’opposant frontalement au KGB, luttant contre la censure et l’endoctrinement culturel. L’admiration qu’a Emma Siniavski est virale et son album apporte une réflexion sur ce qu’est la littérature et ce qu’elle véhicule. Coup de cœur (encore).
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Petitgolem13




Un peu perplexe pour le dessin mais je ne demande qu’à te croire !
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