Almudena, le temps d’un été

Scénario : Samuel Teer
Dessin & Colorisation : Mar Julia
Éditeur : Delcourt Waves
320 pages
Date de sortie : 22 janvier 2025
Genre : tranche de vie, société

« D’habitude au Quince, on offre aux jeunes femmes une poupée. Sa dernière poupée. Mais je sais que tu étais déçue que ton héritage ne remonte pas aux guerriers Aztèques […] Un livre sur la mythologie et le folklore qui nous appartiennent. »

Présentation de l’éditeur :

D’un père inconnu à une culture retrouvée, il suffira d’un été !

Almudena a toujours vécu avec sa mère. Sa vie bascule lorsqu’elle apprend qu’elle doit passer un été chez son père qu’elle n’a jamais rencontré. Alors qu’elle pensait passer ses vacances dans l’ennui le plus total, la voici qui découvre avec stupeur que son père ne parle que très peu anglais. Un vrai challenge se présente alors à eux, car Almundena, elle, ne connaît que quelques mots d’espagnol…

Mon avis :

Voilà une situation peu banale : Almudena ne connaît absolument pas son père, sa mère lui en parle très, mais alors très, peu, mais c’est pourtant chez lui qu’elle va conduire sa fille alors que son travail l’envoie en Europe pour plusieurs semaines. Passé cette petite (grosse !) incohérence de la part de Samuel Teer, celui-ci nous embarque néanmoins dans une aventure humaine à plus d’un titre, le temps d’un été.

L’adolescente de presque 15 ans découvre non seulement son père, mais également toute une culture (pour elle qui se croyait Mexicaine, ça déroute un chouïa d’apprendre qu’on est à moitié Guatémaltèque) et une communauté hispanique qui souffre de la gentrification croissante dans leur quartier populaire, de plus en plus investi par une population blanche plus aisée financièrement.

Avec ses deux, trois mots d’espagnol, la jeune fille est à la fois perdue et curieuse, s’attachant de plus en plus à ces gens qu’elle côtoie depuis peu, découvrant les aléas de leurs vies, tant personnels que sociétaux. Le graphisme de Mar Julia est à la hauteur de cette histoire captivante, bien plus que de famille. Et dire que l’artiste travaille sur “Adventure time” ! Une chance que c’est précisé en postface sans quoi jamais ô grand jamais je n’aurais reconnu le style.

Au contraire de ses précédents travaux, Mar Julia développe pour Almudena un trait assez réaliste, détaillé et agréablement coloré de teintes chaudes de ce fameux été de tous les changements pour l’héroïne. Une tranche de vie comme on les aime, avec ses hauts et ses bas, ses non-dits et des réponses timides. Aussi captivant que les télénovelas qu’Almudena regarde avec sa nouvelle amie, patronne de l’épicerie du coin : de quoi donner envie de voir ce récit à la TV, d’ailleurs ! Enjoy ~

ShayHlyn.