La Famille

Scénario : Suzanne Privat
Dessin : Tristan Garnier
Couleurs : Tristan Garnier
Éditeur : Delcourt/Encrages
Date de sortie : 4 septembre 2024
144 pages
Genre : BD Doc

« Déjà toute petite, j’avais du mal avec ses devinettes. J’ai toujours manqué d’imagination. Ça me saoulait parce que j’avais l’impression de pas être à la hauteur de ses attentes. « 

Présentation de l’éditeur

Adapté librement du livre à succès homonyme paru aux Avrils, Suzanne Privat et Tristan Garnier nous livrent une enquête fascinante sur « La Famille », une communauté secrète implantée depuis 200 ans au cœur de Paris.

Salomé est enceinte et son père, absent depuis si longtemps, vient de mourir. En guise d’adieu, il lui propose un ultime jeu de piste : remonter le fil de sa propre histoire grâce à des indices. Son histoire se révèle aussi être celle d’une communauté de 8 familles dont les membres ne vivent et ne s’unissent qu’entre eux. Un groupe où ceux qui veulent s’affranchir sont contraints de partir.

Mon avis

Je n’avais pas, avant de lire ce roman graphique, connaissance de l’existence de cette « famille ». Salomé (et dans un degré moindre, son compagnon) est bien malgré elle emportée dans une enquête sur ses origines et sur cette mystérieuse communauté. Son père qui vient de mourir et avec qui elle avait gardé peu de liens lui livre un colis dans lequel se trouve des énigmes qu’elle doit résoudre.

L’histoire de Suzanne Privat se montre rapidement passionnante, le mélange entre récit fictionnel et documentaire est très efficace car très maîtrisé. Le dessin de Tristan Garnier est semi réaliste, la mise en couleur m’est apparue comme un peu pâle. L’accent est mis sur les personnes plus que sur les lieux, les paysages ou les arrière-plans. Mais l’ensemble demeure crédible et permet une lecture limpide.

S’il est question ici de pointer les dérives sectaires,la consanguinité, l’endogamie de la famille, l’intrigue est également axée sur une histoire de filiation. Et cette quête d’indices qui rappelle à Salomé les chasses au trésor organisées par son père lorsqu’elle était petite, donne le rythme de la lecture, chapitre après chapitre. On en apprend sur le fonctionnement de cette « tribu » autant que Salomé sur son père. Cette dernière ressent d’ailleurs pour tous un mélange d’attirance et de répulsion qui s’apparente à une forme de fascination. J’ai d’ailleurs pensé au film Les éblouis, alors même que celui-ci ne parle pas de la Famille, mais parle de l’enfermement et de l’emprise du groupe sur l’individu. Mais dans la Famille tout est histoire d’entre-soi et de descendance : « on nait dans la Famille, on n’y entre pas ».

La Famille est un ouvrage qui est lui aussi magnétique. Impossible de le lâcher tant il captive et instruit. Il réussit également à se montrer, particulièrement dans son dénouement, tout à fait touchant.

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Petitgolem13

2 commentaires sur “La Famille

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  1. Pour celui qui comme moi ne connaissait pas ce terme : endogamie. PetitGolem élève le niveau messieurs dames.
    Obligation, pour les membres de certaines tribus, de se marier dans leur propre tribu (opposé à exogamie).

    Aimé par 2 personnes

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