Scénario : Stéphane Lemardelé ; Laurent Busseau
Dessin : Stéphane Lemardelé
Couleurs : Stéphane Lemardelé ; Félix Nick
Éditeur : La boite à Bulles
112 pages
Date de sortie : janvier 2025
Genre : Histoire
» – Pourquoi nous emmenez-vous là-bas ?
– Parce que le commerce frontalier y est devenu mauditement florissant. »
Présentation de l’éditeur
1910, à la frontière entre le Québec et le Vermont. En ce début de siècle, une vive effervescence sociale anime la région : tandis que les groupes de tempérance militent pour bannir l’alcool de la société nord-américaine, d’autres s’adonnent lucrativement à la contrebande.
Au milieu de cette frénésie, Lilian Miner, plus connue sous le nom de Queen Lil, inaugure le Palace of Sin, un hôtel de passe à la fois situé sur la frontière entre les États-Unis et le Canada avec une porte d’entrée dans chaque pays.
Une localisation idéale pour contourner les lois, en particulier lors de la Prohibition, 10 ans plus tard…
En revisitant l’histoire de cette figure haute en couleur, Stéphane Lemardelé et Laurent Busseau livrent un pan de l’histoire mouvementé de la frontière américano-québécoise du début du XXe siècle…

Mon avis
Le « Palais du péché », tout un programme ! Programme que propose Lilian Miner alias Queen Lil, qui 10 ans avant la prohibition qui eut lieu aux États-Unis a eu l’idée de racheter un hôtel situé pile poil sur la frontière entre le Québec et l’état du Vermont. Établissement qu’elle transforma en hôtel de passe, puis en plaque tournante du trafic d’alcool dès lors que le Volstead Act fut voté. Très pratique pour contourner les lois ! Il suffit d’avoir une porte d’entrée dans chaque état, de faire une ligne de démarcation dans l’établissement et de savoir faire l’anguille lors des descentes de police.
Cette période de la prohibition est une grande source d’inspiration pour de nombreux récits, fictifs ou non. Ici, nous sommes dans le registre de la fiction historique. Les personnages et les faits ont existé, mais pour restituer au mieux l’ambiance et la frénésie de l’époque, les auteurs ont pris le parti de jouer un peu avec les dates, les lieux et les rencontres des protagonistes.
Plus qu’une restitution d’ambiance liée à cette période, les auteurs dressent le portrait d’une femme atypique et hors normes. A la fois mère maquerelle, business woman et formidable stratège, elle a fait de son Place of Sin un repaire quasi incontournable du grand banditisme, des jeux politiques, de la corruption, mais aussi un lieu d’émancipation.
Le récit, riche en informations (On y apprend ainsi le petit rôle que joua la France dans la contrebande via Saint-Pierre-et-Miquelon), manque de souffle épique et de véritable dimension dramatique. Dommage, car le sujet est intéressant et pourrait alimenter en histoires, anecdotes ou drames, toute une collection, comme le disent eux-mêmes les auteurs en préambule.
Le dessin, élégant et fin, manque lui aussi de dynamisme et ne réussit pas vraiment à nous transporter dans l’ambiance.
On se rattrape alors avec l’excellent et très complet dossier historique en fin d’ouvrage qui apporte son lot de précisions sur les faits évoqués et sur cette époque de prohibition.
Loubrun

Un peu dur avec le dessin je trouve, le pitch de l’histoire me plaît bien. Dommage donc ce manque de suspense à te lire.
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