Scénario : Sylvain Venayre
Dessin : Hugues Micol
Éditeur : La découverte / Delcourt
Date de sortie : 4 septembre 2024
144 pages
Genre : documentaire
« Ils ont besoin de gros titres. Et un bon gros crime, c’est un bon gros titre, et l’assurance d’une bonne grosse vente. »
Présentation de l’éditeur
Le 31 janvier 1907, Marthe Erbelding, 11 ans, disparaît. Albert Soleilland reconnaît le crime. À l’enterrement puis au procès, l’émotion populaire est vive. L’affaire fait la une des journaux. Les reporters enquêtent. Symptomatique des débats politiques de l’époque, ce fait divers joua un rôle majeur dans le débat sur l’abolition de la peine de mort.

Mon avis:
Voilà un album très original. Grâce à sa forme en premier lieu, un peu hybride (je cherche un terme plus précis, vos propositions, ô sambesques lecteurs, sont les bienvenues). Il s’agit en effet de raconter le quotidien, à la Belle Époque, de journalistes qui s’intéressent (avec plus ou moins d’entrain) au crime d’une enfant de 11 ans, tout cela sous fond de débats sur l’abolition de la peine de mort.
Ce n’est pas seulement une enquête, c’est une photographie d’une époque, des portraits d’individus, un récit historique captivant et très bien documenté. Le dessin et les couleurs de Hugues Micol sont très réussis. Il y a un style, une patte qui donne parfaitement vie au Paris d’avant la première guerre mondiale.
Le récit, fruit de l’imagination et surtout des connaissances historiques de Sylvain Venayre, fourmille d’anecdotes sur la société en général et sur le monde du journalisme en particulier de ce début de vingtième siècle. Si on peut constater quelques petites longueurs, ce roman graphique propose un scénario fluide et enrichissant. On apprend beaucoup de choses sur une presse sensationnaliste qui donne le tempo de l’actualité et pas le contraire. A noter que les personnages féminins sont remarquables et s’affirment dans une société et un milieu professionnel très patriarcaux. Et c’est aussi là que ce récit historique semble se démarquer : il demeure d’une incroyable (et agaçante) actualité. Mettez-le d’ailleurs en parallèle avec l’album La Fabrique des News, et vous pourrez constater par vous-même ce phénomène.
Les crieurs du Crime est un bel album historique qui éclaire. J’en ai appris énormément sur le quotidien et les mœurs des parisiens et sur la place des journaux dans la société française à travers le traitement de ce célèbre fait divers qu’est le crime de la rue de Charonne.
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Petitgolem13




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