Wyoming, 1863 T01

Cinq Jours pour Mourir

Scénariste : Jean-François Di Giorgio
Dessinateur : Fabrizio Des Dorides
Editeur : Soleil
Genre : Western
Sortie : le 2 octobre 2024

Avis de l’éditeur :

Un drame et trois destins dans les étendues sauvages du Wyoming et du Montana. Celui d’Emma Bridges qui a vu sa vie bouleversée après qu’une bande sanguinaire a enlevé ses deux filles. Celui de Bill, un jeune gomme ayant pour seul bagage un vieux fusil et un lourd secret.

Mon avis :

Un drame familial comme il s’en est passé des myriades. Des bandits exécutent de sang froid un gamin, puis son père, laissant la mère désemparée, avant que cette dernière ne soit criblée de balles à son tour. Leur seul butin : quelques chevaux.  Et la mêlée de hors-la-loi s’empresse de dénicher d’autres familles à la bourse lourde, ayant peu de moyens pour se défendre.

Tous les abords du village présentent les mêmes stigmates, jonchés de corps nus de femmes torturés, de gosses et d’hommes lâchement criblés de plomb. Sancho, Diego et leur bande de malotrus terrorisent quiconque se dresse sur leur chemin, et s’adonnent au vol d’un maximum de chevaux qu’ils gardent dans des enclos en lieu sûr.

Scénarisé par Jean-François Di Giorgio, à qui l’on doit notamment les arcs de la saga Samurai et Western Valley, l’auteur prouve qu’il affectionne et maitrise cet univers impitoyable aux véritables méchants patibulaires, comme le témoigne l’entame de cet excellent premier tome.

« Emma Bridges » porte quant à elle le fardeau d’un pénible passé qui la tourmente quotidiennement : sa sœur retrouvée morte et ses propres filles kidnappées. Depuis, la jeune femme sillonne village après village dans l’espoir d’un indice. La protégée de Bill qui, le même jour, se marie et tente par tous les moyens de se retrouver en face à face avec un vieillard sénile afin de l’occire pour des raisons dont on ignore encore le motif. Chacun est en quête de vengeance mais devra également compter sur des rebelles mexicains voleurs de chevaux…

Pour personnage central, nous avons droit à une héroïne au trait de caractère bien trempé. Emma Bridges n’est point le type de femme à prendre à la légère et répondra avec du plomb envers tout responsable de l’injustice. Les protagonistes demeurent à ce stade du récit plutôt ténébreux, avec certes leur ambition vengeresse, mais Jean-François Di Giorgio véhicule adroitement ses cartouches sans réellement les projeter en surface. On ressent soit une hésitation de sa part à nous en dévoiler davantage, soit à dynamiter le prochain tome avec extravagance.

Nous noterons que pour Wyoming 1863, bons comme mauvais, femmes comme hommes, jouent leur rôle de manière crédible, affichant clairement leur carte de visite les uns vis-à-vis des autres.

Graphiquement, c’est Fabrizio Des Dorides qui s’y colle avec un trait plutôt convainquant qui s’harmonise agréablement avec la trame explosive. Les prises de vue sont plus qu’appréciables, agencées avec un certain relief, permettant au lecteur de sillonner la flore naturelle et l’éventail animalier. Mais nous retiendrons surtout les bobines des protagonistes, proches d’un certain réalisme, se mêlant et se confondant au contexte historique. Les femmes sont belles, les truands arborent des rictus de rats d’égouts et tout ce petit monde évolue sur l’échiquier d’une danse nuptiale s’épuisant entre la vie et la mort.

Une vision Western possédant de solides arguments pour la suite.

Coq de Combat

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