Mafalda – Intégrale 60 ans

Scénario : Quino
Dessin : Quino
Éditeur : Glénat
Date de sortie : 20 novembre 2024
648 pages
Genre : Beau livre, Humour

« Tu sais maman, je veux aller à la maternelle et étudier beaucoup, comme ça plus tard je ne deviendrai pas une femme frustrée et médiocre comme toi ! »

Présentation de l’éditeur

60 ans ça se fête :  découvrez toute l’œuvre de Quino dans une intégrale revue et augmentée !

Depuis soixante ans, Mafalda décrypte le monde de ses yeux d’enfant ! Avec candeur, elle n’a cessé de révéler les injustices et souligner les paradoxes de nos Sociétés. Rebelle, fine observatrice et un brin idéaliste, cette figure contestataire et féministe a marqué des générations de lecteurs et continue de nous inspirer. Pour fêter l’anniversaire de notre jeune héroïne qui n’a pas pris une ride, les éditons Glénat rassemblent l’intégralité des strips de la BD de Quino dans une intégrale repensée, et bénéficiant d’un nouvel appareil critique de Claire Latxague, spécialiste de Mafalda. Un hommage à une figure incontournable de la bande dessinée dont les questionnements restent toujours d’actualité !

Mon avis

MA-GNI-FI-QUE !

Cette intégrale de Mafalda est une mine d’or. Tout y est ! Ce n’est pas toujours évident de regrouper tous les albums et autres inédits ou divers dessins isolés d’une série BD, fût-elle aussi célèbre et adulée que Mafalda, mais là, je dois dire que les éditions Glénat n’y sont pas allé avec le dos de la cuillère.

D’abord, l’objet. L’ouvrage est splendide, avec un vernis sélectif doré en couvertue, du plus bel effet.

Ensuite, la présentation de cette partie de l’oeuvre du génial Quino que représente Mafalda n’est ni trop longue, ni trop courte. Elle reprend les faits et s’appuie sur la thèse de Claire Latxague (Lire Quino. Politique et poétique dans le dessin de presse argentin (1954-1976)). Il va sans dire que cette dernière maitrise parfaitement son sujet et nous éclaire sur la genèse comme sur l’évolution de Mafalda au cours de ses dix années de publications entre 64 et 74.

Pour le reste, du côté éditorial, toujours, les strips sont particulièrement bien reproduits, en noir et blanc (alors qu’en France, nous connaissons traditionnellement une Mafalda en couleur, exceptionnelle) et la traduction me semble garder parfaitement l’esprit de l’auteur. Bref, voilà pour la forme : tout est parfait !

Maintenant, sur le fond, évidemment, il y a le génie de Quino et de son personnage, héroïne universelle et intemporelle. A titre personnel, en dehors de quelques strips (mal) étudiés en cours d’Espagnol au collège et au lycée, je n’ai vraiment découvert, et apprécié Mafalda que lors d’une année et demi de voyage en Amréique du Sud où l’édition intégrale (pirate, désolé…) de ses aventures m’a non seulement accompagné mais également (ré)appris l’Espagnol. C’était il y a une vingtaine d’année, et la claque fut mémorable.

Eh bien, en relisant cette intégrale (magnifique, je me répète), je réalise à nouveau à quel point Mafalda est d’une modernité incroyable. En fait, c’est cette modernité qui nous fait dire qu’elle est intemporelle, parce que ses préoccupations, les sujets qu’elle aborde et la manière qu’elle a de les aborder, sont (malheureusement) toujours d’actualité, même si certaines choses évoluent (un peu trop) lentement.

Quoiqu’il en soit, la lecture d’un tel ouvrage est hyper rafraichissante et je range clairement cette intégrale dans les BD à avoir absolument dans sa bibliothèque. Accessoirement, à ce prix-là (35€, en France du moins, prix unique du livre oblige), c’est une affaire ! Ca tombe bien, les fêtes arrivent !

Odradek