La horde du contrevent – tome 4 – Alticcio

Scénario : Eric Henninot
Dessin : Eric Henninot
Couleurs : Gaétan Georges
Éditeur : Delcourt
80 pages
Date de sortie :  octobre 2024
Genre : science-fiction

 

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 » – C’était si difficile d’éviter un piège aussi grossier ? « 

 

Présentation de l’éditeur

Après une formation impitoyable, et alors qu’ils étaient encore enfants, ils ont quitté Aberlaas, la cité des confins. Leur mission : marcher d’ouest en est jusqu’à atteindre l’Extrême-Amont, source mythique du vent qui balaye leur monde jour et nuit, sans trêve ni répit. Ils sont la 34e Horde du Contrevent. Golgoth ouvre la marche ; derrière lui, Sov, le scribe, sur les épaules duquel l’avenir de la Horde tout entière va bientôt reposer…

 

Arrivée à Alticcio, la puissante cité gardienne de la porte d’Urle, la Horde se voit confrontée à des enjeux de pouvoir dont elle ignore tout. Un quatrième volet étouffant, au final explosif. À peine arrivé à Alticcio, Golgoth provoque un incident diplomatique dont les conséquences compromettent gravement les chances de la Horde d’atteindre l’Extrême-Amont. Confronté aux intrigues de cours et à la disparition d’un Caracole soupçonné de traîtrise, Sov affronte pour la première fois de son existence les véritables enjeux politiques de la mission qui leur a été confiée.

Mon avis

Adaptée du roman d’Alain Damasio publié en 2004, cette série SF portée en BD par Eric Henninot est à part dans l’univers de la SF. Pas de vaisseaux, pas de technologie hyper développée, pas d’armes de destruction massive… On est plutôt dans un environnement d’héroïc-fantasy, dans un monde un peu fantastique balayé en permanence par des vents violents. Ces vents font l’objet d’une quête séculaire pour en connaître la source. C’est la mission de la Horde du Contrevent. Les membres sont formés dès leur plus jeune âge, chacun ayant un rôle bien précis, pour la quête d’une vie : marcher d’ouest en est jusqu’à l’Extrême-Amont, source du vent qui balaye leur monde jour et nuit, sans répit.

La 34è horde est en route et serait la première depuis 8 siècles, à se rapprocher de son objectif. Après avoir affronté des éléments naturels hostiles, des tensions internes inévitables dans un groupe vivant en vase clos et le caractère rude du chef Golgoth, la horde arrive dans la cité d’Alticcio. Une ville faite d’immenses tours fonctionnant sur un modèle sociétal de castes. La horde va devoir faire preuve de diplomatie pour pouvoir emprunter l’unique passage qui peut les mener à leur but. Sans doute l’épreuve la plus dure qu’elle doit affronter, étant déjà en proie à une fragilité interne sans précédent.

L’intrigue est riche, le scénario dense et l’histoire est finalement assez épique. Cette petite communauté qui vit en vase clos, faite de caractères bien trempés et très différents est propice aux intrigues relationnelles fortes. Entre esprit d’équipe, cohésion, sens du devoir et trahisons, jalousie, tensions internes, il y a matière à malmener ce groupe et à faire sans cesse douter le lecteur sur la réussite de la mission. Sur ce point, c’est très réussi, tout comme la partie graphique. Henninot a créé un univers à part que l’on sent fragilisé en permanence par les vents, tout comme les personnages que l’on voit usés et burinés par les vent au fil des albums. Mais surtout, il arrive à montrer l’élément central et invisible de cette histoire : le vent.

Une quête originale dont on attend avec impatience le dénouement.

Loubrun