La Ballade d’un homme violent

Auteur : Denis Van P
Editeur : Kamiti
Genre : Polar
Sortie : le 25 octobre 2024

Avis de l’éditeur :

  1. Du pénitencier de Kairnes, perdu au beau milieu du désert brûlant, s’évade le très dangereux condamné à mort Floyd Thorne. Sa cavale effrénée, dont le seul but, mystérieux, se trouve au coeur de la ville de Camooda, s’étalera sur dix heures, et se déroulera au rythme des souvenirs sombres de son passé, à la cadence des corps qui tomberont sous ses balles…

Mon avis :

A mi-chemin entre le Comics et le Manga, La Ballade d’un homme violent décoiffe autant qu’il interpelle, et ce pour diverses raisons. Tout d’abord, pour sa partie graphique, uniquement peinte en noir et blanc, si ce n’est des éclaboussures de sang ci et là. Un trait grossier, vulgaire accentué par des faciès loin d’être commodes. Ici, tout le monde sans exception affiche son ardoise d’une vie bien arrosée de décadence sur des frimousses loin d’être exemptes d’innocence. Et si cela ne suffisait toujours pas, les différents cadrages et découpages de l’album se veulent considérablement bénis d’une structure insolite.

Autant le reconnaître d’entrée de jeu, La Ballade d’un homme violent ne plaira pas à tout le monde bien au contraire, et s’adresse à un public de niche, mais ce lectorat en particulier risque fort de prendre son pied et son envol à 360°.

Notre récit se déroule en 1977, quand un dangereux criminel du nom de Floyd Thorne se retrouve en cavale après son escapade du pénitencier de Kairnes. Ce récit complet se situe entre le Road Movie et le polar urbain, accompagné comme d’une voix off à l’instar d’un Sin City de Frank Miller qui par ailleurs puiserait de nombreux ingrédients de cette source, ne fût-ce déjà que la violence exacerbée suintant de chaque planche.

La première partie de ce one shot ne possède pour ainsi dire aucun dialogue, mis à part quelques jurons, et se consacre à diluer une énergie dynamique d’un antihéros en fuite, servi par un long texte clairsemé de poésie, certes macabre.

Aux commandes de cette frénésie dans laquelle les armes ont la parole, Denis Van P joue en cavalier solitaire tant pour la trame déjantée que pour l’explosion graphique, usant à outrance d’un humour pince-sans-rire, comme c’est le cas quand Floyd Thorne libère des cochons d’un abattoir après avoir récuré l’endroit de ses sbires malintentionnés.

Au-delà de la caricature de ce repris de justice en cavale, d’autres figurants de seconde zone apportent leur lot de sensations fortes. Grace Hollanda, shérif en fonction, se veut être une sadique de nature, menant la vie dure à quiconque l’approche ainsi que d’un duo de flics Robert Kruss & Charlie Bennent, l’un doté d’un cerveau et l’autre de muscles, qui agiront comme ils l’entendent dans ce périple qui risque fort de les mener à leur perte.

Pour peu que l’on affectionne ce genre peu cartésien, il n’en demeure pour autant pas dénudé d’intérêt, original à souhait et politiquement incorrect.

Le trait véhiculé demeure l’énorme interrogative faite de bric et de broc comme si à plus d’un instant, il en était resté à son statut de prototype ; Mais il faut impérativement le prendre pour ce qu’il est : un story bord d’un film animé, plombé dans la moelle, chauffé sur une couche de titane.

Coq de Combat

3 commentaires sur “La Ballade d’un homme violent

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  1. L’horreur, quelle qu’elle soit, aurait plutôt tendance à me faire sourire (voire rire)… donc, ce méchant m’amuse bien !🤣

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