Les Brumes écarlates T2

Les Rivaux

Auteur : Wu Qingsong
Editeur : Glénat
Genre : Heroic Fantasy
Sortie : le 24 avril 2024

Avis de l’éditeur :

Depuis des siècles, les brumes écarlates ne sèment que mort et destruction sur la Terre. Aucun homme n’a réussi a se débarrasser de ce monstrueux fléau que l’an prétend issu des dieux. Certaines troupes d’élite ont depuis appris à les connaître et a les combattre… en vain. Mais il se pourrait bien que la pierre aux cinq couleurs puisse changer la donne. Selon la légende, celui qui détiendrait cet artefact serait en mesure de contrôler la puissance de ces brumes surnaturelles et de régner sur le monde !

Mon avis :

Démarrant sur des versets de Lao Tseu, contant la rudesse du ciel et de la Terre, Les Brumes écarlates s’inspirent du folklore chinois sur fond de Fantasy, le tout véhiculé d’un trait énergique et d’une atmosphère crispante. Bien que s’adressant à un jeune public, il ne serait pas étonnant que cela plaise à un plus large éventail de lecteurs, notamment ceux et celles appréciant les nombreux sous-genres d’Heroic Fantasy, repris exclusivement au catalogue Soleil mais également aux éditions Glénat comme le témoigne cet ouvrage.

Omnipotente, les Brumes écarlates infligent leur volonté aux créatures vivantes ; provenant, d’après les dires de certains, des Dieux eux-mêmes. Quiconque les affronte, ne décèle que défaites à la chaine, réduit en bouillie par ses adversaires d’ordre céleste.

Dans cette œuvre signée Wu Qingsong, tant le récit que la qualité graphique transmet une énergie plus que palpable, filant à cent à l’heure tout du long. Les personnages bondissent aux quatre coins, se protègent de boucliers de lumière, affrontent leur démon interne, et puisent leur énergie au travers d’une rage ultraviolente. Au vu de la teneur palpable de ce récit à la fois poétique, sensible et agressif, cet opéra « Made in China » n’a nullement à rougir en comparaison avec certains mangas du pays du soleil levant.

Alors, oui, bien entendu : ça passe ou ça casse, comme c’est toujours le cas ! Il arrive que de grands tableaux épiques  venant de Chine aient parfois bien du mal à capter le lectorat occidental, habitué à être nourri à la sauce ricaine ou japonaise. Il en est de même pour le cinéma cantonais ou mandarin comme c’est le cas d’œuvres d’une grande richesse pour ne citer que Tigre & Dragon avec l’excellent Chow Yun Fat ou encore les six opus de Jet Lee « Il était une fois en Chine » : exaltés par certains, dénigrés par d’autres, notamment par l’incompréhension que transmettent ces œuvres. Et pourtant, les aficionados ne jurent que par ce catalogue chinois, qui rappelons le, même pour une œuvre cultissime comme Dragon Ball, s’inspire d’un grand classique de la littérature … chinoise.

Quoi qu’il en soit, Les Brumes écarlates démontrent l’étendue d’un grand artiste, Wu Quingsong, qui interpelle par sa force créatrice et sa plume pleine de vivacité. Pour ce second opus, l’auteur se positionne à mettre en avant les « fossoyeurs de dieux », chacun issu d’ethnies différentes mais avec un dessein commun. Ces êtres revêtent une armure de cime et pratiquent la magie sous diverses formes dans le but d’anéantir les dieux persécuteurs transmis par les brumes écarlates. Leurs ancêtres se sont battus et ont pu réunir leur connaissance inscrite dans un livre sacré : « le livre des fléaux divins ».

Qu’on apprécie ou non le genre, on ne peut qu’en féliciter son auteur, par la magie au sens littéral qu’il s’agence à produire, un Manhua à la folie intrinsèque à distiller avec abondance tant un pan de la littérature chinoise que façonnée par des éclairs rayonnants de subtilité.

Comme pour tout, il suffit de donner sa chance et se placer au diapason, s’écarter de sa zone de confort et se laisser émerger par la force diluvienne d’un art ancestral en l’occurrence pour ce titre.

Enfin, notons la superbe reliure présentant un premier plat de couverture aux nuances argentées et bleutées en relief, qui a lui seul force le respect.

Coq de Combat

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