Salon de Beauté

Auteur : Quentin Zuttion
D’après le roman de Mario Bellatin 
Éditeur : Dupuis
184 pages
Date de sortie : 30 août 2024
Genre : drame, tranche de vie, société

« Se cacher… Toujours se cacher. C’est pas une vie, ça. Moi, je pense que parfois, il vaut mieux mourir que survivre. »

Présentation de l’éditeur :

Les journées de Jeshua, jeune propriétaire d’un salon de beauté, sont rythmées par les soins apportés à ses clientes. Coiffure, maquillage, manucure… Il prodigue attention et conseils avec douceur et bienveillance.

La nuit venue, c’est sur lui-même qu’il joue de sa magie. Travesti, il défile avec ses amis sur les trottoirs ou dans les bains publics.

L’arrivée d’une épidémie dévastatrice va bouleverser ce quotidien tranquille.

Jeshua va prendre la dure décision de transformer son salon de beauté en refuge pour malades et devenir le témoin silencieux de la violence sociale et des progrès inéluctables de la maladie.

Mon avis :

C’est beau, c’est triste, c’est émouvant… C’est une dure réalité qui a touché (et touche encore) nombres de personnes. Sans le nommer explicitement, Mario Bellatin parle du fléau des années 80, la honteuse, la foudroyante maladie du SIDA. D’ailleurs, est-ce voulu, allez savoir, mais Quentin Zuttion a donné un petit quelque-chose de Freddy Mercury pour représenter Jeshua. Ce dernier n’a pas des chats, mais des poissons, qu’il aime tout autant. Il en prend soin, comme il va prendre soin des mourants de cette maladie qui donne des squames comme des écailles de poissons

Cette comparaison à des écailles de poissons multicolores apporte une poésie non négligeable dans ce drame sociétal. Être séropositif était synonyme de dépravation, d’homosexualité, de dévergondage. D’ailleurs, Jeshua comme ses deux employés et amis se travestissent sans honte, se montrant au grand jour dans leur “Salon de Beauté”, mais un peu moins quand ils vont au tapin un peu plus loin dans le quartier.

Le dessin, sans prétention, dégage quelque-chose de beau malgré ce style qui a généralement le don de plaire ou déplaire sans entre-deux. Un encrage prononcé sur des teintes entre pastel et fades. Seule la maladie, et c’est là tout le paradoxe, semble briller de mille feux. Notamment au cœur de la nuit, au point de non-retour quand la mort s’en vient et la dureté de l’extérieur, des employés mortuaires sans véritable tact, les voisins agressifs…

Une réalité qui a connu son paroxysme quand la maladie a pointé le bout de son nez en occident, jusqu’à être toujours un fardeau pour les personnes séropositives, encore de nos jours. Le rejet, la désinformation, les bien-pensants accusateurs d’un crime inexistant si ce n’est d’être mal tombé, un jour dans sa vie. Je ne saurais, dès lors, que vous conseiller de suivre les informations de @Supersero (je ne le connais que sur TikTok) qui lutte chaque jour contre le virus et la désinformation. Car qui sommes-nous, nous qui ne sommes pas atteints, pour vouloir en parler mieux que ces personnes qui le vivent au quotidien ?!

ShayHlyn.

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