Scénario : François Corteggiani ; Herlé
Dessin : Herlé
Couleurs : Bonaventure
Éditeur : Tartamudo
48 pages
Date de sortie : mai 2024
Genre : contes ; légendes ; humour
« L’universel, on l’atteint en restant chez soi »
Marcel Pagnol
Présentation de l’éditeur
Chaque pays, chaque région, possède ses contes et légendes, à l’origine transmis oralement de génération en génération. La Provence ne fait pas exception à la règle, même si ses contes les plus connus du grand public demeurent «les Lettres de mon moulin» d’Alphonse Daudet. Dans ce recueil, nous avons voulu adapter en BD certains contes célèbres, d’autres moins, et d’autres encore totalement inconnus, ce qui fait de ce florilège un ensemble aux tonalités très diverses, entre comédie et drame, entre rire et larmes, mais qui trouve son unité dans la narration qu’en fait Mémé Tapenade à ses arrières petits enfants. Au cours de ce périple à travers les époques et différentes contrées provençales, les «autochtones» prendront certainement du plaisir à (re)découvrir un conte lié à leur lieu de vie.

Mon avis
Qui n’a pas dans un recoin de sa mémoire le souvenir d’une bonne histoire racontée par ses parents ou grands parents ? Si c’est votre cas, ce recueil de Contes et légendes de Provence, ravivera de bons souvenirs, et sinon, vous passerez un merveilleux moment en compagnie de Mémé Tapenade.
Le regretté François Corteggianni – dont c’est ici le dernier album – et Herlé ont eu cette bonne idée de nous raconter la Provence par dix contes et légendes plus ou moins connus. Il y a un peu d’Alphonse Daudet dans cet album, forcément, mais il est bien ancré au XXI ème siècle. Le point de départ, ce sont deux ados désespérément scotchés à leur smartphone et envoyés en cure de désintox chez leur arrière grand-mère, Mémé Tapenade. Ils découvriront un autre monde, celui de l’imaginaire et des allégories faisant réfléchir sur notre monde et son Histoire.
Entre rires, émotion, dérision et drame, François Corteggiani et Herlé se réapproprient joyeusement ces contes en les rattachant parfois au monde réel. Ainsi, grâce à Mémé Tapenade, vous saurez tout ou presque, sur l’origine du Mistral, sur les deux îlots rocheux qui font face à St Raphael, sur le pont du diable qui enjambe l’Ouvèze, sur le caractère porte-bonheur des coccinelles ou sur la mission méconnue du Golem de Prague à Carpentras.
Des histoires à tenir en haleine petits et grands, pourvus qu’elles soient bien racontées, ce qui est le cas ici. Et puis, c’est bien dessiné, ce qui ne gâche rien. Mélange d’influences de la BD d’humour et de caricature, on y trouve du style « gros nez » et du style Gotlib dans le trait dynamique et expressif et dans la construction de certaines planches. Il y a pire comme référence, non ?
Réappropriation des contes, drôle, légère, grave, poétique … ce sont les belles histoires de Mémé Tapenade à lire au coin du feu, sous la très sérieuse caution de l’Elficologue émérite Pierre Dubois.
Loubrun

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